Le Huffington Post crédibilise le faux yaourt au prozac
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Le Huffington Post crédibilise le faux yaourt au prozac

Comment internet transforme une blague en information, démonstration. Un blog du Monde.frexplique comment une fausse expérience scientifique, censée démontrer qu'un yaourt peut fabriquer du Prozac, s'est retrouvée présentée comme tout à fait sérieuse sur la toile anglo-saxonne.

Sur son blog "Passeur de Sciences", Pierre Barthelemy, ancien journaliste du Monde, retrace le parcours de cette vidéo bidon.

En novembre 2011 lors d'un spectacle sur les sciences intitulé Next Nature, un des intervenants, Tuur Van Balen, déguisé en scientifique, montre au public comment produire du Prozac à partir de la manipulation génétique d'un yaourt. Sa performance, totalement bidon, est filmée puis mise en ligne.

Ici la prouesse de ce chercheur en herbe picto

Le 14 février 2012, une jeune biologiste, Christina Agapakis, écrit un article où elle parle de la vidéo qu'elle a trouvée sur twitter. Le blog scientifique sur lequel le billet est publié est partenaire de la version américaine du Huffington Post. La fausse méthode scientifique est relayée un jour après par le célèbre site de presse qui a, au passage, ajouté une photo et modifié le titre, qui est passé de "comment modifier génétiquement un yaourt" à "comment modifier génétiquement un yaourt pour produire du prozac"

Très rapidement la vidéo gagne en crédibilité sur le web anglophone. Plusieurs sites reprennent la vidéo. Le lendemain, le site de Business Week, un magazine économique américain réputé crédible, reprend la manipulation génétique au premier degré et la présente comme une véritable information.

Pierre Barthélémy dénonce aussi les raisons qui conduisent selon lui "la machine médiatique à se recopier" : "On recopie ou on paraphrase à la va-vite l'article du concurrent, parce qu'il fait du «buzz» et que l'on veut récupérer une partie de cette audience". Il évoque aussi l'analyse rétrospective à laquelle s'est livrée Christina Agapakis. Selon la chercheuse, c'est aussi "le super-optimisme" et les "attentes énormes au sujet de ce que l'ADN peut faire" qui brouillent "les frontières entre la science-fiction et le fait de science".

(Luc Nakache)

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