Haïti "milliers de pilleurs" (Libération)
Brève

Haïti "milliers de pilleurs" (Libération)

Pour Libération, c'est l'info du jour à Haïti : le quotidien met en avant les "pillards" dans le grand titre de la double page qu'il consacre à la situation en Haïti. Le sous-titre donne le ton : "

Mal sécurisées par une police décimée et débordée, les rues de Port-au-Prince sont livrées au saccage. La population craint le retour des gangs." Mais le reporter n'a pas assisté lui-même à des scènes de pillage, et n'indique pas d'où viennent les chiffres qu'il donne.

"
Depuis dimanche, des milliers de pilleurs venus des quartiers populaires ont envahi le vieux centre de Port-au-Prince. Ils ont investi la Grand-Rue, la principale artère commerçante de la ville, cherchant à forcer les magasins et les entrepôts restés intacts." Qui a vu ces "milliers de pilleurs" ? Qui donne ce chiffre ? L'article ne le dit pas.

Le chiffre est impressionnant, mais quand le journaliste relate ce qu'il a vu personnellement, la scène est nettement moins effrayante "
Un homme corpulent au long catogan, lunettes noires et chemise largement ouverte, surveille l’évacuation de son stock de tissu par des camions blindés rouges, loués pour l’occasion. Il brandit son pistolet-mitrailleur Uzi bien en évidence. Régulièrement, les gardes tirent en l’air pour chasser la nuée de petits voleurs agglutinée autour des camions. L’immeuble d’à côté, à la façade écroulée, est vidé par des jeunes qui ont escaladé les ruines. Le feu a déjà pris par endroits. Le butin est dérisoire : un carton de bougies, des ampoules électriques, un pot de Mixa Bébé. «On a faim, on est venus chercher à manger pour nos familles», explique Milhomme, entouré de ses copains."

Puis plus loin, on lit : "
Raphaël Jaar, un commerçant en produits surgelés, prend la chose avec philosophie : «Ces gens, je les comprends. Ils ont faim, ils n’ont rien.»" Et l'article continue de manière plus modeste, en citant un conseiller du président haïtien "Pour lui, ce début de pillage, encore limité à un seul quartier, est plus le fait de «petits voleurs» que de «vedettes» du crime organisé."

Le journal semble ainsi contredire l'éditorial de son directeur publié lundi (comme @si le signalait). Laurent Joffrin mettait alors en garde contre l'utilisation des mots "émeutes" et "pillages", assimilés à des clichés.


L'occasion de lire la chronique de Daniel Schneidermann Haïtiens, forcément pillards

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