"Les Tarnac" dénoncent leur juge (Le Monde)
Outre cette annonce, ce texte signé de leur dix prénoms (Aria, Benjamin, Bertrand, Christophe, Elsa, Gabrielle, Julien, Manon, Mathieu et Yildune), est aussi un manifeste qui fait une analyse de la situation politique et sociale, en appellant ses lecteurs à réagir et à s'unir.
"Nous désertons. Nous ne pointerons plus et nous comptons bien nous retrouver, comme nous l'avons fait, déjà, pour écrire ce texte. Nous ne chercherons pas à nous cacher. Simplement, nous désertons le juge Fragnoli et les cent petites rumeurs, les mille aigreurs misérables qu'il répand sur notre compte devant tel ou tel journaliste. Nous désertons la sorte de guerre privée dans laquelle la sous-direction antiterroriste voudrait (...) Mais ce que nous désertons d'abord, c'est le rôle d'ennemi public, c'est-à-dire, au fond, de victime, que l'on a voulu nous faire jouer. Et, si nous le désertons, c'est pour pouvoir reprendre la lutte. «Il faut substituer au sentiment du gibier traqué l'allant du combattant », disait, dans des circonstances somme toute assez semblables, Georges Guingouin - Résistant communiste - . Partout dans la machine sociale, cela explose à bas bruit, et parfois à si bas bruit que cela prend la forme d'un suicide. (...) Car c'est seulement à partir d'une connaissance fine des obstacles au bouleversement que nous parviendrons à désencombrer l'horizon. Voilà bien une tâche de longue haleine, et qu'il n'y a pas de sens à mener seuls. Ceci est une invitation."
L'occasion de relire notre dossier "Ultra-gauche", et manip à grande vitesse
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