Gare de Lyon : bandes ou rixe ? (Libération)
"La réalité des bandes", titre en une Libération ce matin. "Au lendemain du meurtre d'un mineur à Paris, enquête sur ces groupes de jeunes dans les quartiers". Sauf que le meurtre concerné n'est, selon la police, pas le résultat d'un phénomène de bande mais d'une rixe qui a dégénéré. Une information.... que livre immédiatement Libération dans l'introduction de son "fait du jour", consacré aux bandes. "Selon la police, plus qu'un affrontement entre bandes, il s'agit d'une bagarre qui a mal tourné entre deux groupes de jeunes". C'est la version qui a très vite émergé des sources policières. |
Libération consacre pourtant trois pages à ce phénomène... Avec un cadrage soulignant que "ni Sarkozy ni Estrosi, député et maire de Nice, ne sont montés au créneau pour fustiger ces délinquants "en bande organisée" faisant régner la terreur. Le fait divers n'est pas le bon".
Problème : ce n'était pas non plus le bon pour Libération, qui semble avoir pris ce prétexte pour sortir son dossier sur le sujet (au demeurant fort intéressant, avec un reportage à Aulnay-sous-Bois et un décryptage des chiffres du ministère de l'Intérieur).
Pourquoi accrocher ce dossier à un fait divers sans rapport direct ? "Paradoxalement, justement parce qu'il ne s'agissait pas d'un phénomène de bande, pour montrer que la notion de bande est relative, comme l'explique notre enquête à Aulnay-sous-Bois", a expliqué à @si un journaliste de Libération.
De son côté, Le parisien fait sa une sur une "rixe mortelle entre jeunes en plein Paris" sans utiliser le mot "bande" mais "bagarre entre jeunes".
Qu'est-ce qui fait dire aux policiers que la rixe de la gare de Lyon, qui a fait un mort, n'est pas un phénomène de bande ? Le fait qu'il s'agisse d'"une rencontre fortuite entre quatre jeunes de l'Essonne et une trentaine de la Seine Saint-Denis", et non d'une rencontre préméditée, de la défense d'un territoire ou d'un trafic. Dans les faits, ce sont tout de même deux groupes issus de deux départements différents de la banlieue parisienne qui en sont venus aux mains.
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