Rien, sauf une autre petite information qui a échappé aux caméras.
Samedi 2 août dans
l'après-midi, alors qu'un collectif d'aide aux sans-papiers manifestait
devant le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, situé au bout des pistes de
l'aéroport de Roissy en Seine-et-Marne, plusieurs retenus ont tenté de mettre
le feu à leur matelas.
Bien que les départs de feu aient été vite maîtrisés, la
préfecture a ensuite accusé l'association SOS sans papiers , présente devant le centre, d'avoir incité les retenus à la révolte. L'association, qui au moment des incidents réclamait devant le bâtiment la fin des CRA, la libération des retenus et la
régularisation des sans-papiers, se défend. "En début d'après-midi, nous avons organisé une
manifestation pacifique en soutien aux sans-papiers retenus à l'intérieur.
Ceux-ci ont commencé à manifester, puis les policiers sont intervenus pour les
en empêcher", a expliqué un manifestant.
"Nous
n’avons fait que crier avec les manifestants présents à l’extérieur.
Alors, les policiers nous ont demandé d’arrêter et ont voulu nous faire
rentrer sur le terrain de foot. Nous avons refusé, puis un incendie a
éclaté. Les policiers ont alors insisté violemment, jusqu’à nous gazer
et tabasser l’un des jeunes émeutiers", a expliqué à Libération un ressortissant congolais présent sur les lieux, Ismaël R. Il a aussi déclaré à Reuters qu'un nombre indéterminé de pensionnaires avaient entamé une
grève de la faim illimitée pour protester contre l'attitude des forces de l'ordre et demander la libération de la totalité des retenus.
Un incident qui en rappelle un autre. Le 22 juin dernier, un
incendie avait ravagé le Centre de rétention administratif (CRA) de Vincennes,
le plus important de France, au lendemain du décès d'un retenu tunisien de 41
ans. Et durant l'hiver 2007, des retenus du centre du du Mesnil-Amelot avaient déjà entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de rétention jugées "indignes".
Les agences ont toutes rapporté ces faits et plusieurs sites d'information y ont consacré des articles.
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Mais samedi, les bouchons de la route des vacances avaient déjà envahi les jités Remarquez qu'Olivier Galzi parle de la moitié du pays qui croise l'autre moitié... A se demander où sont passés les 42% de Français qui ne partent pas en vacances... |
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Dimanche, la polémique sur le centre de rétention s'est poursuivie. Les deux retenus soupçonnés d'avoir mis le feu ont
été déférés devant la justice, poursuivis pour
"dégradation des biens publics par moyens dangereux et séjour
irrégulier" sur le territoire et devaient être jugés lundi en comparution
immédiate.
L'affaire a pris un aspect politique après une passe d'armes
entre le PS et l'UMP.
Faouzi Lamdaoui, secrétaire national du PS à l'égalité, a jugé que "la politique injuste du gouvernement crée des
situations dangereuses tout à fait inacceptables, qui provoquent la révolte
légitime des étrangers et de ceux qui défendent leurs droits".
Le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre a de
son côté pointé dimanche "l'incitation à la violence par un collectif
d'extrême gauche", estimant que le Parti socialiste a fait preuve d'une
"attitude totalement irresponsable en soutenant la violence et le
non-respect de la loi".
Rien non plus de tout ça dimanche soir, bien que France 2 ait choisi de consacrer un sujet au devenir des sans-papiers salariés qui s'étaient mis en grève pour obtenir des titres de séjour. Mais il fallait aussi évoquer "les aoûtiens qui arrivent à Lacanau".
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