Wikileaks : confusion dans la destruction de données (Owni)
Après avoir confirmé à Reuters être à l’origine de la destruction de plus de 3500 documents, dont des données confidentielles sur Bank of America, l’ancien porte-parole de Wikileaks Daniel Domscheit-Berg (connu sous l'acronyme DDB) affirme le contraire un jour plus tard.
Il dément auprès d'Owni avoir eu accès aux documents relatifs à la banque américaine. "Il n’y a jamais eu de documents sur la Bank of America dans ceux que j’avais", déclare-t-il. Selon lui, avant de quitter Wikileaks, il n’a pu récupérer que "3500 documents transmis à Wikileaks entre janvier et septembre 2010", qu’il vient donc de détruire. "De ce que j’ai vu, seuls 10 à 20% des documents étaient dignes d’intérêt. Les plus significatifs ont été extraits et publiés par Wikileaks en 2010. Ce qu’il restait, je l’ai détruit." |
A l’origine de sa décision, affirme-t-il: des doutes sur la protection des sources qu’offrait Wikileaks. Les documents comportaient des informations sur des personnes interdites de vols aux Etats-Unis ainsi que sur le parti néo-nazi allemand NPD. Mais de Bank of America, aucune trace selon DDB: "Si vous regardez de près, vous verrez que Julian avait annoncé la publication de ces informations dès le mois d’octobre 2009. Il a renouvelé sa promesse, avant de déclarer récemment qu’il ne pouvait pas l’honorer parce qu’il était soumis au chantage de la banque. Aujourd’hui, il dit que j’ai effacé les données, ça ne colle pas. Encore une fois, les documents s’étalaient sur la période de janvier à septembre 2010, pas avant". La rédaction d'Owni connaît un peu Assange, avec lequel il a noué un partenariat pour la publication des documents militaires américains sur l'Irak, comme nous vous le racontions dans notre émission. Elle ne manque pas de critiquer DDB, qui a lancé OpenLeaks, concurrent direct de Wikileaks, dont Owni semble se méfier. L'article critique sa volonté de chercher à "soigner son image", car "pour beaucoup de militants de cet écosystème open source, l’effet de cette initiative un peu folle n’est pas vertueux. Il est désastreux".
(par David Courbet)
Pour entendre des membres d'Owni raconter leur collaboration, et leur rencontre secrète avec Assange, c'est ici.
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