vrai travail et fausses affiches
Cette affiche a fait, la semaine dernière, le tour du ouèbe et principalement celui des rézôssociô:
Une affiche qui nous disait que le président-candidat puisait ses idées - et notamment celle du "vrai travail" - dans le discours pétainiste de 1941. "1er mai - fête du vrai travail". Trop beau pour être vrai. Mais beaucoup s'y laissèrent prendre (y compris Mélenchon), et l'affiche proliféra. Certains, pourtant, furent immédiatement sceptiques. Citons, entre autres, le blogue du Bison teint qui, en septembre 2011, s'était déjà fait remarquer en s'apercevant qu'une affiche pro-Hollande utilisait une photo de foule…
… assistant à un mitigne de Sarkozy ! @si en avait parlé, par là.
Or donc, cette fameuse affiche du vrai travail pétainiste est un faux, voici l'originale :
La différence est dans la ligne du haut, et seulement là :
Le slogan, lui, est authentique. On le retrouve sur d'autres documents de mai 1941, époque à laquelle Pétain transforme la fête du 1er mai - jour officiellement férié depuis 1919, année où l'on instaura la journée de huit heures - en "fête du Travail et de la Concorde sociale". C'est depuis ce temps que le 1er mai est férié, chômé, et payé. 1er mai, jour de la saint Philippe, prénom de Pétain…
Le slogan, avec l'enclume symbolisant le travail et le bâton de maréchal posé dessus :
Et maintenant médamzéméssieu voici le slogan légèrement déformé tel qu'on peut le voir au tout début du film Casablanca de Michael Curtiz, sorti en 1942. Il est écrit "Je tiens MES promesses" au lieu de "Je tiens LES promesses", la phrase entière étant : "Je tiens les promesses, même celles des autres, lorsque ces promesses sont fondées sur la Justice" :
Revoici l'enclume, le travailleur à la tâche, et le bras du maréchal reconnaissable aux étoiles sur la manche :
C'est beau comme de l'antique…
Une autre affiche circule depuis quelques jours sur le ouèbe, encore Pétain qui s'adresserait aux "vrais travailleurs" :
Un faux, là encore, voici l'affiche originale :
Est-il vraiment utile de créer ainsi de fausses affiches, en oubliant que souvent la réalité dépasse la fiction ? Allez, bon 1er mai !
L'occasion de lire ma chronique intitulée Ça sent si bon la France.
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