Victimes 13 novembre : "journalisme d'empathie" (Le Monde)
Brève

Victimes 13 novembre : "journalisme d'empathie" (Le Monde)

Vendredi 13 novembre, alors que le bilan s'alourdit d'heure en heure, Le Monde projette de faire le portrait de chacune des victimes des attentats de Paris. Un mois et une dizaine de jours plus tard, les deux journalistes coordinatrices de ce projet font un premier bilan de ce "mémorial", et vantent les vertus d'un "journalisme d'empathie".

Le Monde, 22/12/2015

L'idée, empruntée au New York Times qui avait eu le même réflexe après les attentats du 11 septembre 2001, est née dans la nuit du 13 novembre, alors que le bilan des attaques de Paris n'était encore "que" de 40 morts. "L’idée, très simple, était, précisément, de ne pas limiter ces victimes à un bilan, de rendre à chacune son nom, son visage, son histoire. Pour les garder en mémoire, collectivement", racontent aujourd'hui Aline Lecerc et Sylvie Kauffman, coordinatrices de ce mémorial. "Nous avons fait la connaissance de leur entourage. Nous avons découvert leurs goûts, leurs espoirs, leurs galères et leurs bonheurs. Et, progressivement, s’est révélé à nous un portrait de groupe, extraordinairement cohérent."

"Ce portrait de groupe, c'est l'anti-Etat islamique", estiment au final les deux journalistes, qui reviennent aussi sur ce projet journalistique d'un nouveau genre en France. "Au fil des jours, malgré nous, ce Mémorial, projet journalistique, s’est doublé d’une dimension sociale qui nous a échappé. Notre distance habituelle, ce cynisme si mal compris à l’extérieur mais qui nous sert de rempart parfois, tout s’est écroulé devant cette nouvelle proximité."

Et les deux journalistes de se surprendre à "pratiquer un journalisme d'empathie", "nous, les spécialistes du négatif, les experts de la noirceur." "Nos boîtes e-mail internes se sont remplies d’échanges d’étranges impressions («Ça me fait vraiment mal de pénétrer ces foyers brisés, et un peu de bien d’écrire, pour une fois, des choses gentilles;-)», «Cette douleur, tu prends ça en pleine face, ça fait pleurer…»), en même temps que nous nous sentions portés par l’adhésion des lecteurs, chaleureusement exprimée, à notre démarche, que beaucoup ont jugée nécessaire. «Un hymne à la vie», nous a écrit un lecteur. Ça non plus, nous n’avions pas l’habitude."

L'occasion de relire notre article : "13 novembre : mémoriaux virtuels aux victimes dans les medias français"

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