Le Bref de Kyan Khojandi et Navo présenté hier soir mercredi 12 octobre sur Canal+ est pour le moins étrange : il nous raconte l'histoire d'un gars qui a 47 minutes de retard. Il court sans jamais parvenir à rattraper le temps perdu, il tombe toujours sur des obstacles, sa journée est un enfer.

Bon. Où est l'étrangeté ?

dans le propos, d'abord

Lequel ressemble étrangement à un film de Tom Tykwer intitulé Cours, Lola, cours (Lola rennt), sorti en 1998. Un film culte narrant l'histoire de Manni qui doit apporter 100 000 marks à son patron, truand notoire. Mais Manni est étourdi, il oublie la sacoche dans le métro. Alors il appelle à sa rescousse son amie Lola, qui lui promet de trouver la somme. Elle part en courant à travers la ville, elle a vingt minutes.

Deux courses, donc, l'une en 47 mn, l'autre en 20 mn. Mais on a le droit de raconter des courses, hein ! Le cinéma pullule de courses-poursuites sans qu'on s'émeuve des ressemblances. D'accord. Mais les ressemblances ne s'arrêtent pas là, on en trouve…

dans la succession des images, ensuite
Le mini-film de Bref nous montre, à partir d'1 mn 10 s., une succession très rapides de plans fixes. En voici quelques-uns :

Cette succession, qui vient brutalement interrompre une narration classique, figure également dans Cours, Lola, cours, à 12 mn 40 s. Quelques images :

Ce ne sont pas les mêmes plans, bien sûr. Et ils ne racontent pas la même histoire. Ce qui compte ici, c'est la succession. Deux montages très rapides d'images fixes, insérés dans une narration classique.

Le Bref de Kyan Khojandi et Navo est visible par ici, rendez-vous à 1 mn 10 s. ; Cours, Lola, cours est visible dans son intégralité par là, rendez-vous à 12 mn 40 s.

dans la musique, enfin
Écoutez-la, en arrière-plan du mini-film de Bref. Plus particulièrement à 1 mn 10 s., et à 1 mn 24 s.
Écoutez ensuite celle de Cours, Lola, cours, à 12 mn, par exemple, quand Lola commence sa course. C'est quasiment la même.

Bizarre autant qu'étrange. Enfin bref.


Merci à l'@sinaute qui m'a signalé la ressemblance entre ces deux bobines.

L'occasion de lire ma chronique intitulée Vous me schtroumpferez cent fois : je ne dois pas schtroumpfer les schtroumpfs ! dans laquelle figure le mot "bref"…