Un viol collectif réveille l'Inde (presse indienne)
Le chauffeur d'un bus, qui n'était pas en service, a embarqué dimanche soir une jeune fille et son ami. Le conducteur et cinq autres hommes ont ensuite frappé et violé cette étudiante, tabassé son ami. Ils ont dû tous les deux être hospitalisés. L'étudiante est dans un état grave, elle a été placée en réanimation sous respiration artificielle.
Ce faits divers a provoqué l'émotion de l'opinion et des médias, entraînant des manifestations de colère. Des milliers d'Indiens se sont rassemblés hier soir devant la résidence de Sheila Dikshit, responsable du gouvernement de Delhi depuis 1998, avant d'être dispersés par la police.
Le Deccan Chronicle évoque la peine de mort par pendaison réclamée par le ministre de l'Intérieur contre les viols accompagnés de violences extrêmes. Une initiative soutenue par de nombreux élus alors que le viol est très répandu dans la capitale indienne, où il est puni au maximum de 7 ans de prison. Mais certains journaux n'hésitent pas à dénoncer la peine de mort.
"Mort pour les violeurs" (Deccan Chronicle) "Scandale national et honte dans la capitale" (DNA)
"Deux suspects reconnaissent le viol collectif, la colère monte dans les rues de Delhi", pour The Hindu qui publie une tribune opposée à la peine de mort en page 13 sous le titre "Exécuter son voisin". "Envoyer les violeurs à la potence est une idée populaire mais cela concernerait beaucoup de pères, frères ou voisins car le plus souvent, les victimes connaissent leur agresseur (dans 94,2% des cas répértoriés en 2011, selon les statistiques du National Crime Bureau)". L'auteur ajoute que rien ne dit que la peine de mort aurait un caractère dissuasif.
"La colère monte alors que l'état de la jeune fille se détériore" "Apprenez aux hommes à ne pas violer", dit la pancarte brandie par une manifestante à la Une du Times of India. Lequel explique que la police s'est mise en place de manière préventive dans tout le centre-ville, sans réussir à empêcher les manifestants - dont de nombreux étudiants répondant à l'appel de leur syndicat - de franchir les barrages pour approcher la résidence de la responsable du gouvernement.
Le journal souligne par ailleurs dans une double page que seulement 7% des policiers de New Delhi sont des femmes et que le ministère annonce des patrouilles nocturnes renforcées dans les quartiers animés le soir (cinémas, théâtres, salles de concert).
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous