Twitter : le PS a aussi été tenté par l'interdiction
Brève

Twitter : le PS a aussi été tenté par l'interdiction

Avant la "Sarkocensure", le PS a lui aussi (presque) sorti ses grands ciseaux sur Twitter.

Alors que l'UMP a fait fermer des comptes satiriques anti-Sarkozy, un blog pro-Sarkozy, relayé par un article de Numerama, révèle qu'"en juillet 2011, le Parti Socialiste avait obtenu une injonction judiciaire à l'encontre de Twitter, pour l'obliger à suspendre le compte parodique @droledegauche et à identifier son auteur".

Matthieu Creux, l'un des deux auteurs du blog Le Mal Pensant, est chroniqueur pour Atlantico et fut l'un des responsables internet des Jeunes Pop, le mouvement jeunesse de l'UMP. Il avait admis en août 2011 être l'auteur du compte parodique droledegauche sur Twitter. Aujourd'hui, en réponse aux nombreux commentaires négatifs sur la fermetures des comptes anti-Sarkozy, il dégaine les assignations judiciaires envoyées cet été par le PS pour tenter de faire fermer droledegauche. Motif invoqué ? Il utilisait alors le logo du PS, à l'envers, comme photo de profil pour le compte.

"La marque figurative du Parti Socialiste se retrouve reproduite à l'envers 4, 5 ou 6 fois sur une même page A4 et environ 1 000 fois sur le blog dans son entier", écrivait le PS au sujet du profil Twitter. "La reproduction à l'envers qui est faite, de façon systématique, de la marque figurative du Parti Socialiste, caractérise le délit de contrefaçon de marque réprimé par le Code de la Propriété Intellectuelle".

L'assignation judiciaire indiquait aussi que "le Parti Socialiste a donc un intérêt à connaître qui a créé et animé le blog "Droledegauche"", pour le traduire en justice.

Le document est obligeamment présenté au lecteur picto

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"A l'époque, nous n'avions reçu aucune demande directe du Parti Socialiste, ni demande de retrait d'un tweet ni demande de changement de l'avatar détournant leur logo officiel. Le Parti socialiste avait directement fait le choix d'attaquer en justice", assure Creux.

L'attaque a poussé à réagir Emile Josselin, coordinateur web du PS. Il est vrai qu'elle fait un peu tache, au moment où Vincent Feltesse, responsable de la campagne numérique de François Hollande, crie à l'atteinte à la "liberté d'expression" et publie une lettre ouverte pour assurer que son candidat "se différencie de cette pratique". Josselin, dans une tribune publiée sur Le Plus du Nouvel Obs, dénonce donc "une grossière manoeuvre de diversion", en rappelant quel ton employait avant l'été le compte droledegauche : "D’un compte militant de droite à l’humour discutable, mais finalement de bonne guerre, on bascule soudain dans la volonté de nuire délibérée, intentionnelle, brutale, en un mot, diffamatoire, avec des propos qui ne dépareraient en rien sur un site d’extrême droite."

Exemples en images :




"La démarche juridique engagée, utilisant la présence du logo pour faire valoir notre droit à agir comme le montre le document publié, a permis une levée d’identité, obtenue suite à une ordonnance du TGI de Paris, écrit Josselin. Rien de comparable donc avec les désactivations de compte en quelques minutes de l’affaire #sarkocensure - rien de comparable, puisque le compte droledegauche est, lui, toujours en ligne à ce jour." Après les démarches menaçantes du PS, le compte a en fait cessé un temps son activité, puis est revenu à des attaques moins controversées, et purement parodiques.

Josselin déplace par ailleurs le débat, en interrogeant : "Un responsable du mouvement de jeunesse de l’UMP et un permanent de ce parti ont-ils le droit sur Internet de publier délibérément de fausses informations, ou de rédiger des tracts diffamatoires? Non, c’est même ce qui fait annuler de nombreuses élections à chaque scrutin dans notre pays, il suffit de jeter un oeil à la jurisprudence du Conseil constitutionnel."

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