Taxes chaînes privées : grogne de BFM TV et de Chabalier
La valse des mécontents continue dans la dernière ligne
droite des négociations sur la réforme de l'audiovisuel public. Aujourd'hui: BFM TV.
Avant le débat officiel, qui se tiendra à l'Assemblée nationale le 25 novembre,la "commission spéciale" chargée de
préparer les divers amendement a préconisé une "taxe modulable" sur
l'afflux de publicité que devraient connaître les chaînes privées. Alors que
Nicolas Sarkozy voulait que cette taxe atteigne 3 %, elle devrait finalement pouvoir évoluer entre 1,5% et 3%, en fonction du surplus publicitaire réel enregistré
par chaque chaîne.
Et selon le site
Ozap, BFMTV se dit "stupéfaite" de ce dispositif : malgré
l'explosion de leur chiffre d'affaires, les chaînes de la TNT sont toutes
encore déficitaires, mais risquent de devoir payer les 3% de taxe. A
l'inverse, TF1 et M6, bien que gagnant beaucoup d'argent, n'auraient
probablement à payer que 1,5%, puisque leurs revenus publicitaires baissent,
notamment à cause de la concurrence de la TNT...
Pour BFM TV, cet amendement "représente une grave
menace pour les chaînes de la TNT, qui ont consenti de lourds investissements
et sont encore loin de leur équilibre. BFM TV en appelle donc au Président de
la République, au Gouvernement et aux parlementaires pour rétablir cette
situation parfaitement inéquitable et dangereuse pour des chaînes qui
contribuent au pluralisme de l'information".
Un ancien membre de la commission Copé, chargée au printemps dernier de
réfléchir à l'avenir de France Télévisions, a lui aussi sorti le carton rouge.
Il s'agit d'Hervé Chabalier, patron de la société de production Capa, qui
s'exprime sur le
blog de Renaud Revel, de L'Express.
Devant les "mauvais présages" qui s'accumulent quant au futur de France Télé, Chabalier se dit "amer et désenchanté" : "Nous pensions avoir été entendus, à travers la Commission Copé. Nous
espérions que nos conclusions, qui allaient dans le sens d'un soutien solide à
la télévision publique, seraient prises en compte. Et c'est tout le contraire
qui se produit. La politique, ses grandes manœuvres et ses combines reviennent
au galop. Il est inquiétant d'assister à la reprise en main politique de ce
dossier par l'exécutif. (...) Nous pensions avoir obtenu une financement pérenne
pour France Télévisions et c'est l'asphyxie budgétaire qui se profile à
l'horizon. Du pain-bénit pour les chaînes privées, un beau cadeau à TF1."
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