T. Le Drian, fils de ministre : embauche contestée (Libé)
A seulement 29 ans, "sans grande expérience dans le domaine du logement social et au CV encore peu garni", Thomas Le Drian, fils de l'actuel ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, vient d'être nommé "chargé de mission auprès du président du directoire" de la SNI, "directeur du contrôle de gestion d’Efidis", l'une des principales sociétés du groupe, et membre du comité exécutif (le "comex") de la SNI. Une triple nomination qui fait grincer des dents d'après Libération : des salariés de la SNI se disent "un peu effarés", d'autres estiment que cela "rappelle un peu la tentative avortée de placer le fils Sarkozy à la tête de l’Epad". "Cette nomination controversée sert surtout à conforter André Yché dans ses fonctions de président du directoire de la SNI, alors qu’il a beaucoup craint pour son fauteuil avec le retour de la gauche au pouvoir", assure Libération. |
Nommé par la gauche, en 1999, à la tête de la SNI (une filiale de la Caisse des dépôts, entreprise publique qui gère près de 275 000 logements sociaux), André Yché avait été maintenu à son poste sous Chirac et Sarkozy en ayant opéré, du moins dans les intentions, un virage à droite. Ainsi, en 2011, Mediapart rappelle qu'il s'était fait remarquer avec la publication d'un ouvrage dans lequel il préconisait d'abandonner "des missions d’intérêt général dans le domaine du logement social au profit des logiques du marché". En clair, faire des affaires et gérer un parc HLM comme un parc privé.
"Avec l’alternance, le remplacement d’André Yché à la tête de la SNI ne semblait pas faire de doute, assure Libération. Mais l'homme sait tisser les liens nécessaires pour se maintenir en place". De quels réseaux s'agit-il ? On le dit proche du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Libération en veut pour preuve que c'est le ministre qui lui "a remis personnellement l’ordre du Mérite" en juillet 2013.
La nomination du fils du ministre à un poste stratégique au sein de la SNI est-elle un moyen pour Yché de rester en poste malgré l’alternance ? C'est l'avis de Libération. C'est aussi celui de Mediapart. Fin décembre 2013, dans une enquête sur la SNI, dont la gestion est critiquée par la Cour des comptes, le site d'information s'était déjà fait l'écho de ce projet de nomination.
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