Syndicats de police contre journaliste marseillais
La Marseillaise a publié jeudi dernier un article sur la protection policière du président de la République en visite à Marseille.
La Marseillaise jeudi 6 juin 2013
"Regards mauvais, suspicions automatiques, torses bombés, têtes hautes, les flics chargés de la sécurité d’une personne importante ont cela de commun avec les petits guetteurs des trafics de stups des cités marseillaises: la paranoïa est un élément important du travail bien fait." écrit La Marseillaise.
L'article signé Philippe Pujol fait un parallèle entre les méthodes de la police et celles des dealers des cités.
"Le mot d’ordre: être présents mais discrets. Un peu comme les «nourrices» d’un réseau de stups, attentionnées pour la marchandise confiée tout en ayant l’air de faire partie du décor."
"Des CRS, gendarmes mobiles et îlotiers sont donc placés à des points stratégiques, un peu comme ces jeunes guetteurs qui gardent toute une journée les entrées des cités et laissent passer les uns tout en bloquant les autres. (...) Et comme ces barrages ne sont jamais parfaitement hermétiques, on lance des «volantes», le jargon est le même chez les policiers et les malfrats, des sentinelles qui se déplacent sur une zone bien définie comme devant rester «propre» (encore un jargon identique) brigades VTT ou motos chez les policiers, scooters chez les dealers."
A la suite de la parution de cet article, le syndicat Alliance (gardiens de la paix) proteste : "ce parallèle abject est une insulte faite aux policiers assurant leur métier avec professionnalisme dans des conditions de plus en plus difficiles". Et le Syndicat des Cadres de la Sécurité Intérieure (SCSI), qui représente les officiers de police a publié un communiqué demandant des poursuites contre le journaliste. "Dans un article aux mauvais accents allégoriques intitulé « Flics aux méthodes de voyous et inversement» ce journaliste déclare que « La paranoïa est une compétence commune aux flics et aux voyous» et compare les policiers chargés de la surveillance du président de la République lors de son déplacement à Marseille à des guetteurs de trafics de stupéfiants dans les cités." Et le SCSI conclut : "Pour ces motifs, nous demandons au Ministre de l’Intérieur de déposer plainte contre ce journaliste." |
"Cela me fait plus rire qu'autre chose" dit le journaliste qui regrette simplement le "titre survendeur" de son article.
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