Interrogé par Rue89,  Paul Clave a d'abord expliqué être l'auteur des photos, avant de revenir sur cette déclaration.  "J'étais là au moment où on a pris ces photos, mais on en a tous pris, je ne sais pas si celles-ci sont de moi", précise-t-il d'emblée à @si.

Sur sa version de la venue d'une délégation RPR à Berlin au moment de la chute du mur, il reste sur la même ligne : pour lui, cette photo a été prise le 10 novembre. "Dès le 9 au soir, j'avais appelé la ville de Paris pour qu'ils envoient Jacques Chirac, qui était alors maire de Paris. Ce n'était pas possible parce qu'il partait au Japon. Ils m'ont donc envoyé une délégation, avec Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Jean-Jacques de Peretti. Ils sont arrivés le 10 par un avion de ligne, on est allés à la mairie de Schöneberg pour rencontrer le maire de Berlin. Madelin, qui était venu en avion privé, devait nous rejoindre, mais il s'est trompé de lieu de rendez-vous, il est allé au Reichstag. On l'a donc retrouvé plus tard, à Checkpoint Charlie." Clave se remémore aussi une note de restaurant plutôt salée qu'il a dû régler parce que les autres n'avaient pas de deutschemarks.

Selon Clave, Philippe Martel n'était pas présent lors de ce voyage. Cet ancien responsable des affaires internationales du RPR avait pourtant assuré hier à @si se souvenir parfaitement de ce voyage, qui se serait selon lui déroulé le 9 novembre. "Philippe Martel doit confondre. Il est venu au moins dix fois à Berlin dans cette période. Peut-être qu'il confond avec les premières élections libres, il était venu avec Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie". "C'était impossible qu'ils soient là le 9, personne ne savait ce qui allait se passer. C'est le 10 que tout s'est vraiment déclenché."

Mais Clave ne parvient pas à expliquer le manque de concordance avec les documents de l'époque, repéré par le blog des décodeurs du Monde.fr : "une dépêche AFP, datée du 17 novembre 1989 et retrouvée par la documentation du Monde, évoque un voyage de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et Jean-Jacques de Peretti à Berlin le 16 novembre 1989. Contacté de nouveau, M. de Peretti, embêté, confirme qu’“il n’a pas été à Berlin deux fois”, et que “si l’AFP dit que c’était le 16, c’est que ça doit être vrai”."

Faut-il mettre autant d'énergie à démêler le vrai du faux, dans cette affaire ? Daniel Schneidermann s'interroge dans sa chronique matinale.