(Guéant); "l'humanité d'un bigorneau" (Estrosi); une "mesquinerie rare" (Lang) : pour avoir osé rappeler que Sarkozy n'était pour rien dans la libération d'Ingrid Betancourt, ce qui découle tout simplement de la version officielle de la libération de la susdite, Ségolène Royal s'est attiré un déluge d'insultes, comme peu de socialistes en avaient subi dans les derniers mois. Par l'UMP, ce qui est rassurant; par TF1, ce qui est dans l'ordre des choses; et par Jack Lang, ce qui, à y bien réfléchir, est à la fois rassurant, et dans l'ordre des choses.
Pourtant, elle n'a fait que constater une vérité. Comme Sarkozy lui-même, d'ailleurs, quand il constate que "lorsqu'il y a une grève, en France, plus personne ne s'en aperçoit". Il est vrai que les dernières grèves des transports ont été plutôt indolores pour les usagers. Ce qui ne préjuge pas de la suite. Sarkozy s'amuse sur un baril de souffrance sociale, mais il ne peut pas s'en empêcher. Et, aussi douloureuse soit cette constatation pour les syndicats, elle exprime une vérité.
La violence des réactions à la phrase de Ségolène Royal, qui dépasse le niveau habituel de la polémique politique, montre bien que le traitement de la libération d'Ingrid Betancourt, après celui de sa captivité, ne se situe plus tout à fait dans l'ordre politique, mais dans l'ordre religieux. Devant ces transes nationales, il n'est simplement plus possible d'exprimer la moindre dissonance, la moindre discordance. Simple bannissement ? Procès public, se concluant comme il se doit ? On hésite encore sur le châtiment à imposer à l'hérétique.
Mise à jour, 7 juillet, 15 heures
Un @sinaute nous a mis sur la trace de la vidéo de la déclaration de Royal.
La voici
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