Pour l'intersyndicale, les manifestations qui ont eu lieu aux quatre coins de la France ont été un succès. La préfecture de police a annoncé que 87 000 personnes ont manifesté dans Paris contre la réforme des retraites. Ils étaient 500 000 selon la CGT, pour un total de près de 2,8 millions de personnes à travers la France. Pendant ce temps, le cabinet indépendant Occurrence a recensé 55 000 manifestants dans Paris – Arrêt sur images avait déjà enquêté il y a trois ans sur les méthodes douteuses de cet organisme partenaire de plusieurs médias français.

Bref, la manifestation d'hier est sans doute la plus importante des trente dernières années. Le tout, avec peu de "débordements" : seulement 30 interpellations ont été recensées par les autorités. Ce qui n'a pas empêché CNews, tout au long de la manifestation, de guetter des "heurts" et des "affrontements" entre manifestants et forces de l'ordre. Surtout quand Laurence Ferrari a pris l'antenne à 17 heures. Tout au long de l'après-midi, dès que les premières fumées de gaz lacrymogène ont été aperçues, la journaliste n'a eu de cesse de couper les débats en plateau (assez équilibrés par ailleurs, dans la répartition de la parole entre les pro et les anti-réforme), pour diffuser des images d'interventions des forces de l'ordre, ou donner la parole aux journalistes sur le terrain. Ces derniers ont essayé de documenter "les tensions", ainsi que les "heurts" avec les forces de l'ordre. 

Sans grand succès – si l'on peut dire. Le tout à grand renfort de bandeaux rouges avec des titres en gros caractères : "DES TENSIONS À PARIS", "DES TENSIONS PLACE VAUBAN À PARIS." Le tout pour finalement entendre Laurence Ferrari rappeler, avec l'honnêteté qui incombe à tout professionnel de l'information que "la manifestation dans son immense ensemble, s'est déroulée de façon pacifique". Comme quoi, même sur Cnews, on sait reconnaître qu'on s'est planté.