Racisme contre une ministre noire (presse italienne)
A 49 ans, Cécile Kyenge,député du Parti démocrate (PD, gauche), originaire du Congo et installée en Italie depuis 30 ans, est la première femme noire nommée ministre en Italie. Depuis sa nomination, de nombreuses remarques racistes ont été proférées à son égard, écrites sur les murs, ou dans les commentaires de sa page Facebook cités par Cronache : "Singe congolais" "Nègre, va laver les toilettes" "Anti-italienne noire".
Erminio Boso, ancien sénateur et membre de la Ligue du Nord n'a pas mâché ses mots: "Je suis raciste, je ne l'ai jamais caché, La ministre Kyenge doit rentrer chez elle au Congo. Cela m'est égal qu'elle soit médecin. D'ailleurs le Congo a besoin de médecins."
Mario Borghezio, autre membre de la Ligue, pense, en faisant allusion aux soirées de Berlusconi, que "c'est un gouvernement bunga bunga" et que la ministre "va imposer les traditions tribales du Congo" Autre exemple, signalé par Il Gazzetino, une inscription sur le mur d'une école à Padoue : "L'Italie n'est pas métisse. Kiyenge doit être immédiatement rapatriée". Un prêtre de Sardaigne a écrit sur Facebook : "Avons-nous vraiment besoin d'un ministre de couleur ? Il ne faut pas mélanger les races" |
Le Premier ministre, Enrico Letta a exprimé son indignation et sa solidarité envers sa ministre. De son côté, lors d'une conférence de presse, souligne La Repubblica, Kyenge a déclaré "Je suis italo-congolaise, il y a deux pays en moi. Les attaques viennent d'une minorité, de quelques individus qui crient fort, mais l'Italie n'est pas raciste, elle a une tradition d'hospitalité.(...) je ne m'attendais pas à autant d'insultes, je suis blessée en tant que personne, mais je pense que cela va continuer."
"«Dites que je suis noire», la leçon de Kyenge aux rouges" titre Libero. "La ministre de l'Intégration abat le mur du politiquement correct" estime le quotidien, qui écrit que Kyenge a déchiré le voile de l'hypocrisie. «Je ne suis pas une femme de couleur, je suis noire, et je suis fière» a déclaré Kyenge. Pour Libero, c'est une manière de libérer les mots et les pensées, de remettre un peu de bon sens après des années de politiquement correct dans les salons de la gauche radicale, où si l'on employait le mot noir on était qualifié de raciste. |
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