Quotas Foot : ne pas "hurler avec la meute" (sociologues)
Brève

Quotas Foot : ne pas "hurler avec la meute" (sociologues)

Laurent Blanc est-il raciste ? Les dirigeants de la Fédération Française de Football le sont-ils ? Le débat se poursuit après les révélations de Mediapart sur la réunion des hautes instances du foot français évoquant la mise en place possible de "quotas" de joueurs "binationaux".
 

Dans Libération, le 6 mai, l'historien Gérard Noiriel et le sociologue Stéphane Beaud refusent "d’instruire des procès en hurlant avec la meute". Les deux auteurs dénoncent le caractère "extrêmement malsain" du "traitement médiatique de cette affaire, dans sa recherche effrénée du scoop et du scandale qui fait vendre". Ils regrettent que l'on puisse "mettre sur le même plan les blagues racistes (filmées) d’Hortefeux, la légitimation publique de la discrimination raciale par Zemmour et les propos de Laurent Blanc sur les qualités physiques spontanément attribuées aux Noirs dans le milieu du foot (tenus lors d’une réunion interne de travail, dans une «conversation à bâtons rompus» comme il dit)" : "En utilisant le même mot pour dénoncer des propos et des postures aussi hétérogènes, on court le risque de banaliser le racisme et d’aboutir finalement à un résultat en tout point opposé au but que prétendent poursuivre ceux qui se posent en porte-parole autoproclamés de la cause des Noirs".


Noiriel et Beaud refusent "de cautionner la polémique malsaine et d’un niveau intellectuel affligeant, visant à traquer les traces de «racisme» chez les protagonistes de cette affaire pour les jeter en pâture à l’opinion publique" et tiennent à rappeler "que le football est sans doute aujourd’hui la pratique sociale qui contribue le plus à favoriser le «vivre ensemble» entre les jeunes des quartiers populaires, quelle que soit leur origine".

Des arguments que ne nie pas le sociologue Eric Fassin, qui leur répond dans le même journal trois jours plus tard. Mais Fassin pose d'autres questions : "Est-il besoin d’être raciste pour souscrire aux logiques racistes? Suffit-il de ne l’être pas pour y échapper?" Et il propose de penser "un racisme sans racistes", pour qualifier "ceux qui, récusant tout racisme, ne s’en découvrent pas moins pris dans des logiques discriminatoires, quel que soit le nom qu’on leur donne".

Pour approfondir le débat, ne manquez pas la Ligne j@une que nous avons consacrée au sujet.

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