"Snatch Magazine, c'est fini". Cinq ans après sa naissance, Snatch Mag ne paraîtra plus en kiosques. "On pourrait invoquer la crise de la presse, bien sûr, mais ce serait occulter les envies d’une partie de l’équipe de faire autre chose", écrit aujourd'hui la rédaction dans un message publié sur le compte Facebook du magazine, passé mensuel en février 2014, dont le slogan était "Le magazine des bons et des méchants". "Sans prétendre être le miroir de notre génération, nous avons le sentiment que notre appréhension du monde a été à l’image de la manière dont il avance, comme un bulldozer, en s’octroyant pour notre part le droit de tout changer dans le magazine à chaque fois que l’envie ou l’urgence s’en faisait sentir. Autrement dit, nous avons érigé la révolution permanente en ligne de conduite", ajoute l'équipe dans son message.

Quelques heures plus tôt, un autre magazine avait mis la clef sous la porte : Humanoïde qui s'inspirait du magazine américain Wired et s'intéressait depuis un peu plus d'un an à "l'impact de la révolution numérique dans nos vies". Après cinq numéros, et presque autant de chroniques de Daniel Schneidermann, la rédaction a décidé de tout stopper, malgré ses "lecteurs nombreux et fidèles". "Humanoïde est un magazine coûteux à fabriquer, et il est désormais clair qu’il ne sera pas viable avant longtemps sans avoir recours à des méthodes qui ne nous correspondent pas : en particulier truffer le magazine de publicités vendues à n’importe quelles conditions et peupler la rédaction d’une chaîne ininterrompue de stagiaires à bas coût. Ce n’est pas la façon dont Presse Non-Stop a envie de faire de la presse, et nous ne croyons pas à la presse sans envie", écrit la rédaction sur le site du magazine.

L'occasion de revoir notre émission, avec le directeur de publication de Snatch Mag, Vincent Desailly : "Il faut sortir de l'info copier-coller. Il y a une attente" et de relire la chronique de Daniel Schneidermann, parue dans le numéro 3 d'Humanoïde : "Changer de coupe sans changer de portable".