Portrait-robot publié, journaliste condamné (Le Parisien)
"En janvier, Le Parisien-Aujourd'hui en France avait diffusé le portrait-robot d'un homme soupçonné de trois viols fin 2011 en région parisienne. Retrouvé dans une prison belge, le suspect a été extradé en France et mis en examen pour viols et tentatives d'homicide en juillet." explique Le Parisien. Le commissaire Patrice Demoly expliqua à la barre que "cette publication inopportune avait perturbé l'enquête au risque de voir fuir l'homme recherché à ce moment", rapporte LePoint.fr. |
Le journaliste du Parisien, Stéphane Sellami, a été condamné ce mercredi à 8000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris pour « recel de violation du secret professionnel ». Plus 2 000 euros pour frais de justice à verser aux victimes du violeur.
"La notion de recel de violation du secret professionnel est, aux yeux de la profession, une façon de contourner le droit à l'information. Reste une question qui fait débat d'affaire en affaire : jusqu'où un scoop peut-il aller ? Faut-il lui imposer des limites, et surtout lesquelles ? Questions sensibles et forcément dangereuses pour la démocratie." note Emmanuel Berretta sur le Point.fr.
"Pour la police, il est important que la notion de "recel de violation de secret professionnel" puisse encore avoir droit de cité. Les syndicats de journalistes la combattent le plus fermement. Au gouvernement Ayrault de trancher dans quelques mois..."
Thierry Borsa, directeur des rédactions du journal, avait réagi le 19 octobre : "Le tribunal correctionnel de Paris a requis mercredi cinq mois de prison avec sursis contre un journaliste de la rédaction du « Parisien-Aujourd’hui en France » (...) Un réquisitoire aussi sévère à l’encontre d’un journaliste dans une affaire de cette nature est une première. Comme le fait qu’elle soit jugée par une juridiction autre que la chambre correctionnelle spécialisée dans les affaires de presse, ce qui représente une procédure hors norme pour un dossier relevant de la liberté de l’information.
La Société des Journalistes du Parisien (SdJ) a aussi affirmé son soutien à son confrère lors de l'audience en octobre. "Fait exceptionnel : le directeur de l'enquête, également constitué partie civile, est lui-même venu prétendre que cette publication avait nui à son travail. Du jamais vu (...). Depuis la Loi Guigou de 2000, les peines de prison ont été supprimées en cette matière".
Le procureur avait demandé une peine de cinq mois d'emprisonnement.
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