Plus de 100 000 personnes ont signé la pétition contre le fichier Edvige, au centre du débat depuis quelques jours. Pour rappel : il autorise les policiers à ficher toute personne de plus de 13 ans exerçant ou ayant exercé un mandat politique, syndical ou économique, jouant un "rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif", ou jugée "susceptible de porter atteinte à l'ordre public".

Comme le signale Le Canard enchaîné de la semaine, si les pétitionnaires ont donné l'autorisation de publier leur nom, le temps de la campagne, les autres informations qu'ils ont fournies, doivent, elles, rester confidentielles. Il s'agit de leur adresse, leur e-mail ou encore leur adresse IP, qui permet d'identifier leur ordinateur. Le réseau associatif et syndical (RAS), qui héberge la pétition, s'y est engagé.

Or, "la base de données est si mal protégée qu'en moins de trois minutes, sans aucun acte de piratage, Le Canard a pu accéder à l'ensemble du fichier, mot de passe de l'administrateur compris", raconte le journal satirique. "Il y a fort à parier que les ficheurs professionnels de la police y ont déjà mis la main. Et peut-être tous les pétitionnaires vont ainsi se retrouver dans le fichier Edvige, avec cette mention infamante : "individu anti-Edvige".

Et pour comprendre toutes les subtilités du débat, lisez notre article "Edvige pour les nuls".