Le très visité site Fubiz a tout récemment publié une vidéo dans laquelle on voit un artiste grand-breton nommé Patrick Vale qui dessine, sans aucun crayonné préparatoire, le bas de Manhattan vu du haut de l'Empire State Building :
Il faut sans aucun doute posséder une disposition particulière de l'esprit pour dessiner (même en copiant une photo, comme c'est le cas ici) une chose aussi complexe qu'une ville. Sans se tromper dans la perspective ni les proportions, et sans esquisse préalable.
Cette performance, réalisée par un illustrateur professionnel bien installé (regardez par là ses différents travaux), rappelle les dessins exécutés par certains artistes autistes aux capacités extraordinaires.
Stephen Wiltshire, né en 1972 et ressortissant de la perfide Albion, est l'un des plus célèbres. Il lui suffit de regarder quelques instants un panorama quelconque pour le dessiner ensuite, sans une seule erreur !
Vue aérienne du village olympique à Stratford
par Stephen Wiltshire, 2012, 594x420 mm
Vue d'Édimbourg du haut de Calton Hill
par Stephen Wiltshire, 2009, 420 x 297mm
Pour des vues beaucoup plus grandes, un petit tour d'hélicoptère et hop ! tout s'inscrit dans sa tête, il n'y a plus qu'à tranquillement poser la chose sur le papier :
Panorama de Tokyo par Stephen Wiltshire, 2005
Astonichigne, izeunetite ?
Gilles Tréhin est un autre artiste autiste célèbre. Français, né en 1972. Il ne dessine pas des villes de mémoire, non, mais une cité imaginaire baptisée Urville (en l'honneur de l'explorateur Dumont d'Urville) dont il a tous les plans dans la tête, dont il a précisé le nombre exact d'habitants (12 057 775 pour 1778,75km2), le nombre de logements (5 229 601), etc. :
Gilles Tréhin a publié un livre sur sa ville utopique, opportunément intitulé Urville :
Terminons avec un troisième artiste autiste célèbre, George Widener. Né en 1962 aux Zétazunis, Widener réalise des zeuvres inspirées par l'urbanisme mais pas seulement. Doué de capacités étonnantes dans le domaine du calcul, il crée des palindromes et des calendriers très complexes qu'il insère dans ses dessins :
Megalopolis 21 par George Widener, 2005
Megalopolis 123 par George Widener, 2005
Toutes ces vues aériennes en rappellent une autre, bien plus simple, quoique. Il s'agit de l'illustration qu'avait réalisée Saul Steinberg pour le magazine New Yorker, en mars 1976 :
View of the World from Ninth Avenue
par Saul Steinberg, 1976
L'oeuvre, célébrissime, avait été plagiée en 1984 par les distributeurs d'un film signé Paul Mazursky, Moscow on the Hudson. Steinberg fit un procès, qu'il gagna.
L'occasion de lire ma chronique intitulée Manifeste contre la non-tour de Babel.
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