Ah qu'elle est belle la couverture de Valeurs actuelles avec Mélenchon !

Pascal Riché, sur son blogue hébergé par Rue89, y voit comme un rappel de la couverture d'une brochure datée de 1919 intitulée Comment voter contre le bolchévisme ?

Certes. On retrouve la contre-plongée, ainsi que la tête inclinée. Mais ce type de cadrage existe par ailleurs. C'est celui qui permet de caractériser le tribun démagogue, voire le dictateur, qui aime à discourir en faisant des moulinets au-dessus de la plèbe obligée de lever les yeux vers le ciel pour l'admirer.

Un tribun de la plèbe qui n'est pas ici en contre-plongée
exprès pour nous contrarier

Cette contre-plongée, et parfois ces gestes, qu'on retrouve dans les portraits de Jules César par Uderzo…

Extrait d'Astérix gladiateur par Uderzo et Goscinny, 1964

… ont bien évidemment inspiré quelques dictateurs du XXe siècle :

Staline

Hitler

Mussolini

Aussi, quand on veut dénigrer un homme politique, quand on veut lui tailler un costume d'enragé, de fou furieux aspirant dictateur, rien de plus facile : il suffit de le photographier en contre-plongée alors qu'il est en train de discourir à une tribune, de préférence quand il agite les bras et fait la grimace. On incline ensuite éventuellement la photo afin d'accentuer l'effet, et hop ! le tour est joué !

Mélenchon (qui ici n'a pas les yeux bleus !)

Ça marche avec n'importe qui, parfois même sans la contre-plongée :

Oui bien sûr, là c'est trop facile. Bon d'accord, on va dire que ça compte pas.

L'occasion de lire ma chronique intitulée Silvio, beau comme de l'antique !