Marianne 2 s'étonne du relatif silence des médias français à propos du livre de l'ancienne procureure du Tribunal Pénal International, Carla del Ponte.

Del Ponte s'est surtout fait connaître dans le passé par sa chasse impitoyable aux anciens criminels de guerre serbes. Son action avait alors été très largement médiatisée.

Dans son livre, elle porte de graves accusations implicites contre des dirigeants kosovars de l'UCK, et même contre l'actuel premier ministre, accusé d'avoir couvert des meurtres de prisonniers de guerre serbes, à fin de revendre leurs organes. Elle est persuadée que ces cliniques ont bien existé, écrit Marianne 2.

Marianne 2 :

Pourtant, curieusement, l'affaire ne trouve que peu d'écho dans les médias français. La plupart se sont contentés de mentionner le fait que la Suisse a renvoyé aussi sec son ambassadrice à Buenos Aires, en lui interdisant de faire la promotion de son livre, jugé incompatible avec ses nouvelles fonctions. Mais sur le fond, rien ou presque. Est-ce parce que nos confrères jugent la situation au Kosovo suffisamment explosive pour ne pas en rajouter en donnant du grain à moudre aux Serbes ? Ou bien sont-ils gênés par les révélations de Carla Del Ponte ?

Mais le livre de Carla del Ponte (pour l'instant seulement publié en italien) dit-il bien ce que l'on prétend lui faire dire ? Dans son compte-rendu, Marc Sémo (Libération) semble au contraire considérer que del Ponte ne fait qu'évoquer en quelques lignes ces accusations, face auxquelles, à l'époque, elle resta sceptique.

A suivre.