Mauritanie / drogue : attaqué, Mamère se rétracte
. Mamère fait finalement machine arrière.
Au nom du président de la République de Mauritanie, Eric Diamantis et Jemal Ould Mohamed, avocats d'un cabinet parisien, assignent Noël Mamère devant la justice française pour diffamation.
Le 21 janvier, au cours d'un débat auquel il participait sur Arte dans l'émission « 28 minutes », Mamère avait déclaré: "Est-ce que vous imaginez que les djihadistes vont disparaître et qu'ils ne vont pas se réfugier en Mauritanie, où il y a un président qui est le parrain d'un trafic de drogue ?"
L'affaire a un large écho en Mauritanie. Le 29 janvier, Sidi Nemine, conseiller du directeur Général de la Télévision de Mauritanie chargé de l'Information lance une violente diatribe contre Mamère qu'il traite d''imposteur. "Ce n’est pas la première fois que Noël Mamère dit n’importe quoi, mais on ne peut s’empêcher encore une fois de se gausser. (...) Lors de l’éclatement de l’affaire Khalifa, Mamère avait qualifié le pouvoir algérien de ‘’mafieux’’ et le président Bouteflika de marionnette aux mains des généraux de l’armée populaire; lui dont l’équipe locale de rugby était entièrement sponsorisée par l’homme d’affaire algérien, objet du scandale. Aujourd’hui Mamère l’imposteur et l’injurieux s’attaque à la Mauritanie et à son président par des propos sans fondement qui nécessitent impérativement le culot de Mamère pour oser les tenir".
Le 10 février, Mamère récidive dans un entretien accordé à un journaliste du site Mauriweb . "Je vous confirme les propos que j’ai tenus concernant le président de la Mauritanie, qui ne font que confirmer ce qui est de notoriété publique". Le site ajoute que le député français "cite les relations troubles du président Mohamed Ould Abdelaziz notamment au travers de la grâce présidentielle accordée à Eric Walter Amégan, célèbre trafiquant de drogue, extradé en 2009 par le Sénégal, en Mauritanie". |
Suite à cela l'opposition mauritanienne invite le président à s'expliquer et la polémique enfle. D'un coup, surprise, Mamère fait volte-face et dit regretter ses propos : "ma parole libre et spontanée est déjà abusivement instrumentalisée dans une série de manipulations économico-politiques et tribales qui déstabilisent un pays et un peuple que je respecte dans une région accumulant des crises tragiques".
En effet, dans ce communiqué repris en Mauritanie, Mamère, visiblement embarrassé, fait machine arrière : "Je tiens à préciser que mon propos télévisuel - tenu lors de l'émission «28 minutes» du 21 janvier 2013 - n'avait pas vocation à stigmatiser le président mauritanien dans sa personne ni lui faire porter la responsabilité des trafics de drogue ou d'influences qui gangrènent la Françafrique au sens plus large (...) autrement dit : lors de mon intervention sur Arte, j'ai évoqué le président mauritanien, sans doute abusivement. Comme j'aurais pu dire «tchadien», «malien» ou «algérien»...etc. Tant je ne visais pas l'homme lui-même mais plutôt les dysfonctionnements des appareils judiciaires - y compris chez nous en Europe - qui laissent parfois échapper de gros poissons mafieux".
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