Massacre / Armes : Obama bouge (presse US)
Brève

Massacre / Armes : Obama bouge (presse US)

Timide pas en avant, Obama se dit favorable à une limitation de certains fusils d'assaut. Il rétablirait ainsi une loi décidée par Bill Clinton, effective de 1994 à 2004. Le pari est loin d'être gagné, le lobby des armes ayant des soutiens même au sein du parti du président.

L'annonce faite par Obama provoque, paradoxalement, une ruée vers les armureries. Y compris à Newtown où s'est déroulé, vendredi dernier, le massacre de l'école primaire de Sandy Hook.


"Obama souhaite une décision rapide sur le contrôle des armes." L'information est à la Une du New York Times sur deux colonnes, à droite, avec une photo du président et de Jo Biden, son vice-président chargé de suivre le dossier avec une commission qui devrait rendre un rapport début 2013.

Obama n'avait pas osé aborder, lors de son premier mandat, ce sujet épineux qui aurait pu lui faire perdre cette deuxième et dernière élection : aux États-Unis, un président ne peut en effet exercer que deux mandats. Aujourd'hui, il a donc les coudées franches. Mais il n'aura pas la tâche facile, même s'il se limite à essayer d'interdire la vente de fusils d'assaut semi-automatiques comme cela fut le cas entre 1994 et 2004, grâce à Bill Clinton.

Les républicains sont majoritaires à la Chambre. Dès qu'Obama a annoncé son projet, les leaders républicains ont réaffirmé leur totale opposition à toute législation. Et la Cour suprême, très conservatrice en matière d'armes, pourrait juger inconstitutionnelle une loi de ce type.

En tout cas, Biden devrait entendre les responsables policiers des quatre coins du pays, ainsi que les cabinets des ministères de la justice, de la sécurité intérieure, de l'éducation et de la santé avant de proposer une loi en janvier.

Le New York Times jeudi 20 décembre 2012 picto

Un petit bout de colonne en bas de Une pour le Washington Post, qui consacre entièrement sa page 4 au sujet.

"Obama souhaite des mesures restreignant l'accès aux armes", titre le premier article.

Le deuxième article souligne que certains parlementaires démocrates de régions rurales, souvent élus grace au soutien de la National Rifle Association (NRA, le looby des armes) pourront jouer un rôle clé pour bloquer le projet de loi ou pour en amoindrir les effets s'il était adopté.

Exemple avec le sénateur démocrate Joe Manchin (Virginie), qui ne semble pas un chaud partisan du projet d'Obama (tout en considérant la commission de concertation animée par Biden comme un moindre mal), c'est le moins que l'on puisse dire : "Je suis si fier de la NRA (...) Je ne soutiens aucune interdiction à propos de quoi que ce soit, mais je soutiens des discussions sur n'importe quel thème".

Lors d'une conférence de presse, Obama, lucide, a parlé de la NRA de manière consensuelle en évitant tout affrontement direct, la présentant comme une organisation où il y a des parents soucieux de la vie de leur enfants.

"Virginia Tech, Fort Hood, Aurora, Sandy Hook. Des noms qui rappellent la crise des massacres en série : un toutes les deux semaines", titre USA Today, le seul quotidien national américain disponible dans la grande majorité des hôtels.

USA Today révèle une comptabilité macabre en s'appuyant sur de nouveaux chiffres du FBI qui portent sur la période 2006-2010 : le journal dit y avoir relevé 156 affaires de meurtres qui relèvent de la définition de massacre en série établie par le FBI.

Ces massacres ont fait 774 morts dont au moins 161 sont des enfants âgés de 12 ans ou moins.

Les responsables de ces tueries sont généralement des hommes.

Mais le journal conclut que ces massacres ne représentent qu'1% de tous les meurtres au cours des cinq dernières années, et qu'ils tuent nettement moins que les accidents domestiques...

Quoi qu'il en soit, le sujet est à la Une dans tout le pays. Exemples.

"Le projet de loi provoque une ruée sur les fusils d'assaut" "La course aux armes", pour le Boston Herald.

"Obama met les armes en tête de son agenda", note le Los Angeles Times

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.