Le lundi c’est démenti ! Deux nouvelles ont boosté les Bourses, nous apprennent les titres de la presse économique ce matin. Deux nouvelles aussitôt démenties.

La première concerne un soit-disant plan de sauvetage de l’Italie concocté par le FMI. Annoncée par le journal italien La Stampa, l’information est relayée ainsi par La Tribune : "le FMI étudie la possibilité de prêter jusqu'à 600 milliards d'euros à l'Italie à un taux de 4 ou 5% sur 12 à 18 mois". Le journal ajoute : "bien que démentie par un porte-parole du Fonds Monétaire International, cette information a fait renaître l'espoir sur les marchés." Titre du papier : Le CAC 40 s'envole, porté par un vent d'optimisme.

La seconde porte sur la rumeur de la création d’eurobonds réservés aux six pays de la zone euro qui ont (encore) leur triple A. Die Welt est à l'origine de l’info suivi rapidement par la contre-info. Là encore, les Bourses apprécient l'idée (même fausse) des eurobonds spécial premiers de la classe.

La presse est unanime : les Bourses sont revigorées, voyez ces chiffres spectaculaires ! Toujours selon la Tribune, BNP Paribas s'envole de 5,57 et Axa de +5,51%. Cela dit, selon le Financial Times, la BNP envisagerait de vendre un portefeuille de capital-investissement valorisé à plus de 700 millions de dollars (525 millions d'euros environ) et Axa aurait mis en vente son activité de conseil financier londonien (Bluefin) indique le Sunday Telegraph.

L’euphorie des Bourses n’est donc pas liée aux informations aussitôt démenties mais, en l’occurrence, à des transactions financières. On peut aussi penser que la variation des cours reste un jeu juteux et très lucratif, puisque, scoop, c’est le principe même de la Bourse. Ce n’est pas l’information qui fait le cours, mais le cours qui fait l’information.

Question : quand la presse économique cessera-t-elle de titrer sur des causes qui n’ont en réalité aucun effet ?