Brève
L'Union européenne cède à Kadhafi (Tribune de Genève)
La Tribune de Genève regrette que l'Union Européenne abandonne la Suisse dans son bras de fer avec la Libye , où un homme d'affaires helvète, Max Göldi, est retenu depuis 19 mois.
"La Suisse est sur le point de céder. Pas à la Libye cette fois, mais à la pression de l’UE, manifestement devenue intenable. Une Union européenne qu’elle avait habilement impliquée dans le conflit qui l’oppose au régime Kadhafi en interdisant l’entrée en Europe à plus de 150 Libyens triés sur le volet." "Après de très longs mois d’Alleingang diplomatique et d’errances stratégiques, la Suisse avait enfin trouvé une arme efficace et des alliés pour faire pression sur Tripoli. (...) Au début, les pays de l’Union européenne semblaient tenir bon aux côtés de leur «neutre» voisin. Mais leur solidarité – certes quelque peu contrainte – n’a pas résisté à la contre-offensive de Kadhafi qui a fermé ses frontières à tous les Européens, y compris aux entrepreneurs actifs en terres libyennes. Silvio Berlusconi, l’allié naturel de Muammar Kadhafi, fut le premier à se retourner contre Berne, ouvrant une brèche dans une Union fragile. Les autres pays de l’UE s’y sont engouffrés avec plus ou moins de réticence, mais sans grande résistance. Honteusement!" Ils devaient choisir entre une démocratie partenaire de premier plan et un régime dictatorial qui détient un otage suisse. Ils ont opté pour le second. Une décision qui dégage une sale odeur de pétrole. (...) Un front uni et déterminé constituait le meilleur espoir de sortir rapidement Max Göldi des geôles libyennes. (...) L’UE a démissionné. La Suisse s’est alignée. Max Göldi croupit dans sa prison. Et le désert libyen doit résonner du rire puissant du colonel qui peut sabrer le champagne." conclut l'éditorial publié à la Une de la Tribune de Genève La Tribune de Genève jeudi 25 mars 2010 |
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