Libé ferme la moitié de ses éditions régionales sur le web
Brève

Libé ferme la moitié de ses éditions régionales sur le web

Libération décide la fermeture de quatre de ses sept sites internet régionaux, les "LibéVilles". A Rennes, Orléans, Lille et Strasbourg, des lecteurs se mobilisent.

Après trois ou quatre ans d’existence sur la toile, la moitié des "LibéVilles" devraient s’éteindre, à compter du 30 avril 2011. La cause invoquée par la direction pour justifier de la fermeture des sites d’information locale du journal Libération, est le "manque de rentabilité" et de "potentiel de développement". Interrogée par l’AFP, Nathalie Collin, co-gérante du quotidien, ne peut que constater : "Compte tenu du faible trafic constaté sur les sites, nous avons essayé depuis deux ans de trouver des solutions." Sans résultat, manifestement. Elle a reconnu que cette décision n’était "pas facile sur le plan social", avant d'assurer que sa "décision était prise" et qu’elle "ne reviendrait pas en arrière". Pour l'heure, les éditions de Lille, Marseille et Toulouse ne sont pas menacées.

D’après un article paru dans le Mensuel de Rennes, pour les correspondants de Libération en région chargés de l’animation de ces blogs, c’est l’interrogation: pourquoi un journal qui cherche à se détacher de son image "parisianiste" commence-t-il par supprimer ses blogs régionaux ? "C’est d’autant plus incompréhensible que Libération souhaite faire rayonner sa marque en province. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle développe les Forums Libération", rappelle Pierre-Henri Allain, correspondant à Rennes. Chacune des régions touchées par cette décision se mobilise, mais c'est à Orléans que la contestation semble la plus virulente. En témoigne le titre d'un des articles du blog LibéOrléans :

"Des lecteurs donnent de la voix" picto

Les lecteurs orléanais ont même lancé un comité de défense de LibéOrléans.

D’après une dépêche AFP du 28 mars, les élus du personnel, ainsi que l’intersyndicale CGT-SNJ-SUD de Libération, ont rencontré la direction du journal, représentée par Nathalie Collin et Nicolas Demorand : "La délégation était porteuse d'une pétition du personnel signée par près de 150 personnes, ainsi que d'une pétition de lecteurs signée par près de 700 personnes et personnalités. (...) Les représentants du personnel ont demandé un moratoire pour permettre la recherche de nouvelles alternatives pour le financement des Libévilles, qui reste d’un faible coût ", soulignent les élus dans un communiqué daté du 28 mars 2011.

La décision est d’autant plus mal reçue, qu’elle a été décidée lors d'un changement de direction: "Laurent Joffrin avait un pied dehors et Nicolas Demorand n’était pas encore arrivé", dénonce un syndicaliste. D’une manière générale, les syndicats estiment "que la direction ne s’est pas donné les moyens de trouver une rentabilité", rapporte le Mensuel de Rennes. Dans les mêmes colonnes, le correspondant de LibéRennes se souvient : "A deux reprises déjà, on nous a annoncé cette fermeture, jamais, nous n’avions reçu de lettre pour nous le signifier."

En effet, en septembre 2008, Libération annoncait déjà la fin de LibeOrléans et de LibéRennes par souci d'économie. @si y avait consacré une enquête: Libé.fr déserte Orléans et Rennes. A l'époque la mobilisation avait fait plier la direction qui avait fini par annuler les fermetures annoncées.

Mise à jour - 5 avril :

Nous avons supprimé toute mention à LibéBordeaux, le site étant en sommeil depuis plusieurs mois.

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