L'Espagne adopte un moratoire sur les expulsions de logement
Le 9 novembre, d'Amaia Egaña, 53 ans, propriétaire surrendettée d'un appartement (où elle vivait avec son mari et son fils de 21 ans), s'est jetée du 4ème étage lorsque l'huissier s'est présenté pour l'expulser.C'est "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", souligne aujourd'hui El Mundo, à propos de cette femme militante socialiste mariée à un ancien conseiller municipal socialiste. "Du gouvernement aux partis de l'opposition, en passant par les syndicats, les associations, les partenaires sociaux et l'Eglise, tous ont exprimé leur consternation" tandis que des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes comme le montre la photo de une. Cela a amené le gouvernement à négocier avec le parti socialiste, principale force d'opposition, pour adopter en urgence une loi prévoyant un moratoire pour les expulsions des personnes les plus vulnérables. L'AEB (association des banques espagnoles) a annoncé hier dans un communiqué (PDF) "pour des raisons humanitaires" un moratoire de deux ans concernant les expulsions hypothécaires pour les cas les plus difficiles. |
El Pais (proche de l'opposition socialiste) et le quotidien catalan La Vanguardia montrent la photo d'Engracia et Juan qui remercient les manifestants qui ont empêché leur expulsion de leur appartement à Valence.
La Vanguardia d'aujourd'hui consacre deux pages à la pause des banques dans la politique d'expulsions avec une autre photo d'Engracia et Juan saluant les manifestants qui sont venus les soutenir.
"Victime du désespoir", le visage d'Amaia a fait la une du quotidien conservateur ABC le 10 novembre (avec aussi une photo d'elle et son mari en page intérieure) qui indique qu'il y a eu 400 000 expulsions en Espagne depuis 2007.
ABC ajoute que des internautes se sont indigné que la banque Caixa qui gérait le crédit d'Amaia laisse une petite annonce sur son site proposant l'appartement de 104 m2 d'Amaia soldé à 233 180 euros en le présentant comme une excellente affaire, tout en précisant qu'il n'était pas possible de le visiter "les clés n'étant pas disponibles".
"Le drame social pousse le gouvernement à agir", titrait la Vanguardia le 10 novembre avec une grande photo de l'enlèvement du corps d'Amaia au pied de son immeuble.
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