Les déconneurs, et le cadrage
C'est un trio de joyeux drilles, qui s'étale à la Une de la presse mondiale. Ce n'est ni "le couple de fer" franco-allemand, ni l'hôte Gordon Brown, ni la reine, ni le couple Obama, ni Sarkozy tout seul, sans Carla (excusée). Ce sont ces trois-là, Obama, Berlusconi et Medvedev, réunis par le protocole de la composition de la photo de famille, et déridés sans doute par une bonne blague de Berlsuconi. Comme on ne dit sans doute pas dans les gévins, ils se marrent.
Et même, allez, ils déconnent.
Le regard passe d'un sourire à l'autre, le nouvel ordre mondial est en marche, et il sera radieux.
Et puis, presque sans y penser, le regard tombe sur un étrange premier plan : le haut de la chevelure du Monsieur qui se trouve devant le trio.
Ce Monsieur, le metteur en pages du Parisien ne l'a pas cadré. Il a dû penser qu'il était de peu d'intérêt pour la photo. Hors sujet. Pas dans l'histoire.
Ce Monsieur, pourtant, n'est pas n'importe qui.
Eh oui, c'est le Chinois Hu Jin Tao.
Il ne rit pas.
Il est flou. Le photographe n'a pas fait le point sur lui.
Le photographe ne le regardait pas, pas davantage que le metteur en page du Parisien.
Il ne semble pas s'apercevoir, le Monsieur, que derrière lui, ça déconne sec.
Ou bien, il n'a pas envie de se mêler à la déconnade générale.
Car il n'est pas là pour déconner, peut-être.
C'est le type qui se trouve dans le champ par hasard, quand vous déclenchez (si vous avez déjà fait une photo sur la place Saint Marc, à Picadilly Circus, ou sur la place du Tertre, vous saurez de quoi je veux parler.)
On ne devrait pas le regarder.
Et pourtant, plus je regarde la photo, plus je ne vois que lui, et plus ce sont les autres, qui me semblent voués à s'estomper, tous ensemble.
Et vous ?
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