Le photojournalisme en mutation (Télérama)
Brève

Le photojournalisme en mutation (Télérama)

Face à l'augmentation du nombre de photographes envoyés par les agences de presse et la concurrence accrue de clichés d'amateurs, les photoreporters s'adaptent et modifient leur conception du métier. Travail sur la durée, production plus artistique ou partenariat avec des ONG sont autant de pistes nouvelles, relate Télérama.fr.

La profession de photoreporter subit une profonde mutation dans laquelle les "travaux de long cours" prennent petit à petit le pas sur les "scoops" relate Télérama.fr. Explosion du matériel numérique et crise économique obligent. Mais pas seulement.

A l'instar d'Olivier Laban-Mattei, ancien photographe pour l'AFP, certains se décident à devenir indépendant et changent leur manière d'appréhender leur profession. "J'ai eu l'impression d'avoir fait de l'illustration sans jamais aller au fond des choses" déclare-t-il. Son cas serait "emblématique de la nouvelle génération de photoreporters qui couvrent conflits, séismes, famines" écrit Télérama.fr. "Même s'ils n'ont pas abandonné le news pour autant, les plus jeunes préfèrent se lancer dans un travail de fond, « un projet au long cours, impliquant une véritable enquête », confirme Pierre Terdjman, photoreporter indépendant" souligne le site.

Pour ce faire, ces "nouveaux" photoreporters indépendants n'hésitent plus à s'installer dans une zone géographique pendant plusieurs mois pour relater différemment les événements. C'est le cas de Terdjman qui a "sillonné l'Etat hébreu pendant un an et demi en l'appréhendant d'un point de vue social" et dont le travail offre un point de vue différent sur la situation en Israël, montrant "des hommes et des femmes aux prises avec le quotidien, habitants d'immeubles dégradés, enfants vivant au-dessous du seuil de pauvreté".


D'autres privilégient l'aspect artistique de leurs clichés tel Matthias Bruggmann, "venu au photoreportage de guerre par le biais de l'art contemporain, ce qui donne à ses images plusieurs niveaux de lecture" et dont les photographies sont également exposées "en galerie". Une façon de jouer sur différents tableaux? Oui à en croire Télérama.fr qui l'affuble d'une double casquette de "photoreporter de guerre" mais également "d'artiste".

Pour arrondir leur fin de mois ou réduire leurs frais, les photoreporters proposent parfois des formations à destination de jeunes photographes (appelées "workshop") et n'hésitent plus à travailler avec des ONG. Quitte à mélanger information et communication. Bruggmann raconte qu'il "existe aujourd'hui un foisonnement de petites structures qui ne fonctionnent que grâce aux dons" avant d'expliquer que "pour obtenir des fonds, elles doivent vendre du malheur. Et donc embarquer sur le terrain des photographes dont les images feront pleurer dans les chaumières. Ce n'est plus du photojournalisme, c'est de la communication". Ils "dépendent alors de la logistique de leur commanditaire" précise Télérama.fr. Et perdent du même coup leur indépendance.

Une occasion de revoir  notre émission sur les photoreporters de guerre.


(par David Courbet)

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