Selon les informations du site Mediapart (payant), le groupe Le Monde (La Vie, Télérama, Courrier International) pourrait perdre jusqu'à 36 millions d'euros en 2008.

Plan de départs anticipés plus cher que prévu, départ de hauts dirigeants ayant bien négocié leurs indemnités, autant d'imprévus qui ont fait monter l'ardoise du groupe. Et si comme prévu les Editions La Procure et Les Cahiers du cinéma vont être revendus, cela ne rapportera que peu d'argent au groupe. Selon Mediapart, "Fleurus compris (Le Monde cherche aussi un repreneur pour ce groupe de presse enfantine), le montant de ces ventes ne dépassera pourtant pas 2 millions d'euros".

La solution envisagée par Le Monde ne serait pas une recapitalisation. C'est la voie de l'emprunt qui serait privilégiée. "Cette piste a été proposée ce vendredi aux actionnaires du groupe, salariés (Société des rédacteurs du Monde, Société des employés...) ou extérieurs (Claude Perdriel, patron du Nouvel Observateur, Jean-Louis Beffa, président du conseil d'administration de Saint-Gobain). Selon nos informations, une ligne de crédit de 25 millions d'euros pourrait être ouverte auprès d'un consortium de banques dont la BNP Paribas, banque historique de la maison Le Monde, serait chef de file."

Cette nouvelle dette ne se ferait pas sans contrepartie. "La BNP exige naturellement des contreparties, surtout en ces temps de tourmente financière où les banques se montrent très frileuses pour accorder des prêts. Selon nos informations, la direction du Monde envisage donc de mettre face à ses engagements l'hebdomadaire culturel Télérama, véritable pépite du groupe puisqu'il affiche invariablement des résultats bénéficiaires (3 millions d'euros l'an dernier). En clair, Télérama servirait de garantie." Une perspective qui inquiète les salariés de l'hebdomadaire culturel.

Les dettes du groupe s'élèvent déjà à 85 millions d'euros, rappelle Mediapart.