Le "médiatique" Renzi à la tête du PS italien
Brève

Le "médiatique" Renzi à la tête du PS italien

Un Tony Blair italien, un Berlusconi de gauche à la tête du Partito Democratico (PD). Matteo Renzi, actuel maire de Florence, est sorti vainqueur des élections primaires du Parti démocrate. Il est souvent accusé de vouloir tirer ce part de gauche vers le centre.

 

 

Le visuel officiel de la primaire du PD avec une campagne de communication à petit budget : 250 000 euros.

Vu par beaucoup comme un Berlusconi de gauche, bon orateur, habitué des plateaux de télévision, Renzi prend la direction du PD. Même l'incontournable Carlo de Benedetti (ancien président d'Olivetti) déclarait au Corriere della Sera, le 13 novembre qu'il voterait pour lui, alors que Benedetti disait de Renzi qu'on n'avait "pas besoin d'un Berlusconi de gauche" et n'avait pas voté pour lui lors des primaires de 21012 souligne Il Giornale, le quotidien de la famille Berlusconi.

 

Avec 52 à 56% d'intentions de vote, Matteo Renzi (38 ans, diplôme de droit) maire de Florence depuis 2009) distançait d'une vingtaine de points ses deux rivaux, le lombard Pippo Civati (diplômé en philosophie), et l'ancien communiste Gianni Cuperlo (soutenu par le syndicat CGIL).

Tous les Italiens inscrits sur les listes électorales pouvaient participer (moyennant une contribution minimum de 2 euros) à l'élection du secrétaire général du Parti démocrate (gauche).

  Le débat télévisé entre les 3 candidats a été peu suivi (2,7% de part de marché).

Cuperlo, Renzi (au mileu), Civati lors du débat télévisé qui les a opposés sur la chaîne privée Sky

Renzi se veut moderne. Il a fait sa campagne aux quatre coins de l'Italie à bord d'un camping-car. Il a naturellement un compte Twitter, avec près de 700 000 abonnés.

Renzi a nettement plus d'abonnés Twitter que l'actuel chef du gouvernement italien, Enrico Letta (moins de 250 000 abonnés) qui est du même parti que lui, et s'inquiète de la popularité de Renzi, lequel assure pourtant souhaiter que son gouvernement d'union nationale tienne encore un an.

Même succès sur Facebook avec plus de 492 000 fans. La home page affiche un de ses slogans pour la primaire du 8 décembre.

Slogan simpliste "Aperte" (Ouverture) et juste au dessus en écriture inversée (Fermeture). Un simplisme qu'on lui reproche quelquefois, à l'image de son programme peu développé pour rassembler.

Renzi s'est retrouvé, le 25 novembre dernier, à la Une de la version italienne de l'hebdomadaire Vanity Fair ajustant sa cravate.

Un peu à la manière de Justin Bieber sur une couverture du Vanity Fair USA parue en février 2011 remarque le quotidien de gauche la Repubblica

Les adversaires de Renzi le considèrent comme trop médiatique, et soulignent qu'il n'a jamais exercé de responsabilité ministérielle, alors qu'il semble avoir l'ambition de devenir chef du gouvernement.

On l'a vu, par exemple, en photo avec son père, à la Une de l'hebdomadaire féminin Chi (environ 300 000 exemplaires et plus de 2,8 millions de lectrices).

Interrogé par Le Monde (accès abonnés) en avril dernier, qui le présentait ainsi "Citant Tony Blair et Barack Obama, ses idoles, il se voit un jour en futur "maire de l'Italie". Entendre : premier ministre", Renzi déclarait : "Ce qui me préoccupe le plus, ce ne sont pas les extrémismes, mais ce qui les provoque : l'inaction et la passivité des politiques devant les problèmes du pays." se montrant favorable à la rigueur "Pendant des années, l'Italie a dépensé trop et mal. Il est juste qu'on nous demande plus de rigueur. (...) Les sacrifices que nous devons faire sont une question de dignité, de respect pour les générations futures."

Renzi semblait aussi favorable à une poltique libérale loin des canons habituels de la gauche : "Aujourd'hui, la première chose à faire est de simplifier la bureaucratie. Réduire le coût de l'énergie, le poids des taxes, le coût de la paperasse." Face à Berlusconi dont il aimerait sans doute séduire les électeurs, il est presque modéré, mais n'entend pas ménager Beppe Grillo, l'animateur du Mouvement 5 Etoiles : "Je ne suis pas de ceux qui veulent voir Berlusconi en prison. Je veux le voir à la retraite, je le lui ai dit les yeux dans les yeux. Grillo, on le combat en faisant les réformes qui n'ont pas été faites, comme l'abolition du financement public des partis, pas en le caressant dans le sens du poil."

"Changeons les politiques anciens, mais pas mes grand mères" Renzi a aussi fait la Une de l'hebdomadaire Oggi (plus de 600 000 exemplaires) en 2012, en posant "en exclusivité" avec ses deux grand mères Anna et Maria.

Dans cette interview, il disait avoir 22 000 euros à la banque, et gagner 4 300 euros net par mois, plus le salaire de sa femme enseignante qui fait des remplacements soit au total 5 500 euros par mois. Avec un crédit de 30 ans pour sa maison de Pontassieve (à 25 km de Florence).

"Nous nous en sortons bien, certainement mieux que beaucoup de gens, mais nous ne pouvons pas faire beaucoup d'économies" souligne Renzi.

Il reconnaissait qu'une partie des syndicats le déteste. Il ajoutait qu'il croit en Dieu, qu'il est pratiquant, qu'il va à la messe le dimanche, qu'il a rencontré le pape Jean-paul II quand il était scout.


En septembre 2012, l'Espresso constatait que Renzi divisait les électeurs du PD. "Je suis prêt" dit Renzi à la Une de l'Espresso en mars dernier (ci-dessous à droite)

 

 

"Renzi est atteint du syndrôme de la statue de glace" ironie le quotidien Libero du 4 décembre. Il ne dit rien, n'a pas de programme, reste transparent, ne bouge pas de peur de déplaire.

En pages intérieures, le représentant du syndicat CGIL l'accuse de vouloir laisser tomber les retraités du pays, comme les caciques de son parti.

Màj 9 décembre : prise en compte du résultat du vote


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