Le gentil sadisme sucré du musée d'Orsay
Brève Vidéo

Le gentil sadisme sucré du musée d'Orsay

Du 14 octobre au 25 janvier prochain se tiendra, au musée d'Orsay à Paris, une exposition intitulée Sade. Attaquer le soleil dont voici quelques images issues du petit film promotionnel, suivies par ledit film :


Des corps nus entremêlés dans l'ombre…


… qui se caressent, s'étreignent…



… se chahutent…


… se mordent…


… pour finir par former le mot SADE :


Voici maintenant les mêmes images plus d'autres, qui bougent :


Un clip bien sage parfumé à l'eau de rose pour annoncer une exposition consacrée au Divin Marquis alors que son oeuvre « remet en cause de manière radicale les questions de limite, proportion, débordement, les notions de beauté, de laideur, de sublime et l'image du corps », nous dit le musée d'Orsay.

Un clip qui aurait presque pu servir à une réclame pour des vêtements ou du parfum utilisant ce thème déjà rebattu de l'enchevêtrement des corps à la manière de Spencer Tunick, qui fait poser des gens nus dans les lieux les plus divers :

Mer Morte 15 par Spencer Tunick, 2011

Düsseldorf 4 (Museum Kunst Palast)
par Spencer Tunick, 2006


Ce n'est pas la première fois que Spencer Tunick est copié, loin s'en faut. En 2007, l'affiche du film Le bal des actrices, de Maïwenn, se souvenait de ces mises en scène (on en avait parlé par là) :

 

La tradition des alphabets antropomorphes est l'autre thème rebattu du clip d'Orsay :


Ces alphabets remontent à la plus haute Antiquité ou presque, on en trouve à toutes les époques car quoi de plus rigolo que de s'entremêler au prétexte d'apprendre l'alphabet ?


Heures à l'usage de Paris
par Charles d'Angoulême, XVe siècle

Alphabet de Peter Flötner, 1534

Lisa Fonssagrives photographiée par Horst P. Horst,
couverture de Vogue, 1940


C'est bien joli, de faire l'alphabet avec son copain ou sa copine, mais le musée d'Orsay nous précise que dans cette exposition sadienne « seront abordés les thèmes de la férocité et de la singularité du désir, de l'écart, de l'extrême, du bizarre et du monstrueux, du désir comme principe d'excès et de recomposition imaginaire du monde, à travers des oeuvres de Goya, Géricault, Ingres, Rops, Rodin, Picasso… »

Dans le genre bobine promotionnelle, un extrait de Salo ou les 120 journées de Sodome de Pasolini (d'après Sade) eût été probablement plus approprié, plus proche de la morbide vérité que le gentil sadisme sucré du musée d'Orsay. La bande annonce est visible par là.



L'occasion de lire ma chronique intitulée Une vie de chien où il est notamment question des photographies d'Oleg Kulik, artiste cynophile.

Partager cet article Commenter

 

Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.

Déjà abonné.e ?

Voir aussi

Ne pas manquer

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.