Une exploitation politique mensongère et manipulatrice initiée par le Figaro.

C'est par ces mots que Michel Rocard justifie sa démission de la commission Pochard sur la revalorisation du métier d'enseignant, qui rendra lundi prochain un rapport à Xavier Darcos. L'annonce de la participation de l'ex-premier ministre à cette commission avait déclenché au mois d'août un début de polémique.

En cause dans cette démission, une interview publiée dans le Figaro d'aujourd'hui. Michel Rocard y estime que le calcul de la rémunération des enseignants pourrait mieux tenir compte de leur performance et intégrer les heures consacrées aux multiples tâches en dehors de la classe.

En pages intérieures, l'interview est titrée : Améliorer l'évaluation de la performance des enseignants. Mais en "Une", le titre devient bien plus accrocheur : Rocard propose de payer les profs au mérite. Or, Rocard ne dit rien de tel... Il assure même le contraire : Je veux être clair, nous n'évoquons pas directement dans notre rapport une rémunération au mérite. Mais c'est certain : il faut améliorer la prise en compte de la performance dans le déroulement des carrières des enseignants.

Ce matin, Michel Rocard a précisé à l'AFP que le rapport de la commission n'évoquait en aucun cas une rémunération au mérite et que la reconnaissance du mérite doit affecter essentiellement le déroulement des carrières, et non pas la paie directe.
Pour rendre les choses encore plus claires, il démissionne.

Le Figaro a-t-il travesti la pensée du socialiste ? Les journalistes signataires de l'article accompagnant l'interview ont eu accès à une copie de travail du rapport. Ils affirment que dans ses pages, se profile une ébauche de rémunération au mérite.

Pour démêler le vrai du faux, il faudra attendre que le rapport soit rendu public.