L'artiste chinois Ai Weiwei va jouer aux Legos sans Lego
Brève

L'artiste chinois Ai Weiwei va jouer aux Legos sans Lego

Effet Streisand, suite mais jamais fin. Alors que la marque Lego refuse de vendre à l'artiste chinois Ai Weiwei les pièces nécessaires à son installation consacrée à la liberté d'expression, prévue en décembre prochain en Australie, les réseaux sociaux crient à la censure et l'artiste a lancé une collecte géante de Legos à travers le monde pour mener à bien son projet.


"Internet est comme une église du monde moderne. Vous vous plaignez auprès d’un prêtre, et tous les membres de la communauté partagent vos problèmes". Interrogé lundi 26 octobre à Berlin, où il va enseigner pendant trois ans comme professeur associé à l'Université des arts, Ai Weiwei sait de quoi il parle. Trois jours plus tôt, l'artiste chinois, en délicatesse avec le régime de Pékin, avait déclenché une tempête numérique en révélant que Lego refusait de lui vendre des pièces pour l'une de ses expositions, prévue en décembre à Melbourne, sur le thème de la liberté d'expression (où Ai Weiwei souhaitait tapisser le sol de portraits d'Edward Snowden ou de Nelson Mandela en Legos).

La société danoise a bien essayé d'éteindre le feu, en déclarant qu'elle se réservait le droit de refuser d'honorer des commandes en gros, mais c'était déjà trop tard. D'une part parce que, comme le précise Le Monde, l'artiste "avait choisi le dernier jour de la visite au Royaume-Uni du président chinois Xi Jinping pour rendre public le refus de Lego, reliant implicitement cette décision à l’annonce faite, quarante-huit heures plus tôt, par la société britannique Merlin Entertainments, de la prochaine ouverture d’un parc Legoland à Shanghaï". D'autre part, l'information est donnée par le Wall Street Journal, parce qu'Ai Weiwei avait déjà passé commande auprès de Lego, pour une installation similaire en 2014, et que l'entreprise danoise avait alors accepté de lui vendre plus d'un million de briques en plastique.

Photo de briques de Lego dans les toilettes, postée le 25 octobre par l'artiste chinois sur Instagram

La bronca, prévisible sur les réseaux sociaux, a bien eu lieu. Comme le note Le Point, les internautes se sont depuis mobilisés et l'artiste pourrait bien, au final, se passer de Lego pour son installation. Sur Twitter, plusieurs centaines d'internautes se sont regroupés sous le hashtag #LegoforWeiWei, proposant parfois à l'artiste d'utiliser leurs propres Legos pour son installation.

"@LEGO_Group, voilà environ 10% de notre collection Lego. Nous n'en achèterons pas plus. @aiww, sentez-vous libre de les emprunter"

 Cet élan virtuel a poussé l'artiste à lancer une... collecte grandeur nature de Legos (dans une petite voiture rouge) qui aura visiblement lieu à différents endroits dans le monde (et qui a déjà commencé à Berlin, comme semble l'indiquer la photo ci-dessous, postée le 26 octobre sur le compte Instagram de l'artiste).

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