La Marianne de la place Taksim à Istanbul
Cette photo fait le tour des réseaux sociaux depuis deux jours :
© Ertugrul Ismet Örs
Elle est l'oeuvre de Ertugrul Ismet Örs et rappelle inévitablement La Liberté guidant le peuple de Delacroix :
La Liberté guidant le peuple
d'Eugène Delacroix, 1830-1831
Les Turcs y ont bien sûr reconnu le tableau de Delacroix :
Cette immense toile, ordinairement accrochée au Louvre, siège actuellement au Louvre-Lens. Eugène Delacroix, qui n'avait pas participé à l'insurrection, décida de peindre cette toile afin de commémorer les trois jours de barricades et d’émeutes sanglantes qui se déroulèrent les 27, 28 et 29 juillet 1830, trois jours qu'on surnomma « les Trois Glorieuses » et qui virent la fuite de Charles X, aussitôt remplacé par Louis-Philippe.
La scène se passe à Paris : on reconnaît au loin les tours de Notre-Dame. Les insurgés franchissent une barricade de poutres et de pavés recouverte de cadavres, ils sont guidés par une femme, une mère nourricière dépoitraillée symbolisant à la fois Marianne, incarnation de la République française, et la Liberté. Elle brandit un drapeau français et un fusil, porte sur sa tête le bonnet phrygien des révolutionnaires de 1789. À l'attaque !
Le jeune homme en chapeau à sa droite représente la bourgeoisie, ce serait une espèce d'autoportrait de Delacroix ; l'enfant en casquette à sa gauche incarne le monde des ouvriers parisiens, il inspirera Hugo qui l'appellera Gavroche dans ses Misérables. Pour d'autres évocations de la Liberté de Delacroix, voir par ici et par là.
Le billet de 100 francs, le Delacroix,
qui eut cours entre 1979 et 2009
L'occasion de lire ma chronique intitulée 500 millions de cocottes en papier dans laquelle il est question de l'imagerie des billets de banque français voire européens.
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