Israël : prison pour deux journalistes
Mohammed Sarhan (26 ans) et Khader Shahin (34 ans) journalistes de nationalité israélienne habitants à Jérusalem Est travaillent pour la télévision iranienne Al-Alam, diffusée en arabe. Ils sont arrêtés le 5 janvier 2009, et mis en détention provisoire. Le 11 janvier leur détention est prolongée.
|
Photo parue le 14 janvier 2009 dans Arab Times, page 9
Le 13 janvier 2009, un juge de Jérusalem inculpe Sarhan, et Shahin pour avoir communiqué des informations militaires à l'ennemi lors de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza. En fait, ils ont tout simplement annoncé, le 3 janvier 2009, dans la soirée, l'entrée de l'armée israélienne dans la bande de Gaza, avant que la nouvelle n'ait été rendue publique officiellement par le gouvernement israélien : en clair avant que l’information n’ait été autorisée à la publication. Après une dizaine de jours de prison, ils sont ensuite libérés, et assignés à résidence à leur domicile, avec interdiction d'exercer leur métier, et d'entrer en contact avec la bande de Gaza ou des pays arabes.
Sarhan, et Shahin, au tribunal, menottés, escortés par deux soldats israéliens.
Le 9 janvier, Ahmed Tibi, député de la Knesset, le parlement israélien demande vainement au procureur général Menachem Mazuz, la libération de Khader Shahin. Shahin est accusé par un autre journaliste israélien d'avoir diffusé l'information une demi-heure avant le début officiel de l'intervention. Tibi indique que plusieurs journalistes israéliens ont diffusé la même information sur des médias israéliens au même moment que Shahin, mais personne n'a demandé qu'ils soient arrêtés, et ils n'ont pas été poursuivis.
|
Le communiqué officiel du ministère de la Justice israélienne du 13 janvier parle de "transmission d'information à l'ennemi et de divulgation d'information secrète". Le 14 juin, Sarhan, et Shahin écopent de deux mois de prison ferme pour avoir violé la censure militaire, et de six mois de prison avec sursis, pour "divulgation d'information secrète".
Pour Israël, Gaza était aussi une bataille de l'image, comme le montrait à l'époque notre dossier.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous