Inter : Roquette (Valeurs Actuelles) renonce
Si vous ne connaissez pas Guillaume Roquette, petite séance de rattrapage. Chaque matin, à 6h44, un journaliste de presse écrite intervient dans le 6/7 d'Inter pour tenir une chronique sur l'actualité politique. Parmi les chroniqueurs réguliers, on compte notamment Piotr Smolar du Monde, Anna Cabana du Point ou encore François Bazin du Nouvel Obs. Le jeudi, c'était le directeur de Valeurs Actuelles qui assurait cette chronique intitulée "Demandez le journal".
C'état l'occasion pour Roquette d'exprimer des idées qu'on n'a pas forcément l'habitude d'entendre sur France Inter. Exemple avec sa chronique du 6 janvier sur les 35 heures.
Roquette explique que du temps où l'on travaillait 39 heures, "ce n'était pas Germinal". Mais le problème, selon lui, "c'est que personne n’a envie de travailler ; il suffit de regarder les réactions face à la retraite à 62 ans. Mais la France n’est pas une île, isolée du reste du monde !" Ecoutez un extrait de sa chronique, |
Ce matin, Audrey Pulvar a donc annoncé que Roquette avait décidé d'arrêter sa chronique. Joint par @si, il s'explique : "J'ai arrêté parce que c'était trop tôt. Comme j'ai un journal, je ressentais le poids de la fatigue. Valeurs actuelles, c'est très prenant, j'ai en plus une autre chronique sur LCI le lundi matin. C'est assez éprouvant". Mais la fatigue n'est pas la seule raison : "Il y avait aussi un décalage entre ce que j'exprimais et l'antenne. C'était ce que voulait Audrey [Pulvar], c'est elle qui m'a demandé de venir, mais je me sentais décalé par rapport à la tendance politique de l'antenne. Je recevais environ une dizaine de mails par chronique. J'avais des réactions agressives. Je me suis dit que si je les faisais réagir comme ça, c'est que je n'y avais pas ma place. C'est au moment de la réforme des retraites que j'ai reçu le plus de réactions". [Il a soutenu la réforme]. "Je ne me sentais pas complètement à l'aise, je suis un affectif, j'aime énormément Audrey [Pulvar], j'ai travaillé avec elle sur Itélé. J'avais une liberté absolue, je faisais ce que je voulais mais je me sentais loin de mes bases".
France Inter a souhaité qu'il reste : "On me disait que ce n'était pas très grave et pas très représentatif", explique-t-il. Mais il semblait ne pas s'attendre à autant d'agressivité de la part de certains auditeurs : "Je suis d'un naturel courtois. Peut être que je n'étais pas prêt à ça. J'ai beaucoup de mal avec l'agressivité, il y avait des propos très déplaisants dans ces mails. Je ne le sentais plus, et dans la vie, il faut faire les choses qu'on sent".
Guillaume Roquette est venu à plusieurs reprises dans notre émission Ligne j@une, notamment à propos du vote de la loi Hadopi.
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