Après les réactions politiques, religieuses et associatives, qui se sont succédé tout au long de le semaine, le parquet de Bordeaux a annoncé avoir ouvert jeudi "une enquête préliminaire" suite à la diffusion dans le cadre de l'émission Les Infiltrés, du reportage intitulé "A l'extrême droite du père", "révélateur d'agissements susceptibles d'incriminations pénales", selon l'AFP.
Ce reportage, produit par l'agence Capa, s'intéresse à un groupuscule d'extrême-droite, Dies Irae, dirigé par un ancien militant du Front national, et fait un lien avec le milieu catholique intégriste, représenté à Bordeaux par l'Institut du Bon pasteur, dirigé par l'abbé Philippe Laguérie, ancien curé de l'église traditionaliste parisienne Saint-Nicolas du Chardonnet et proche de mgr Marcel Lefebvre; évêque intégriste. L'Institut du Bon pasteur dispose d'un lieu de culte - l'église Saint Eloi, située en centre-ville - et un de ses proches gère l'école privée hors-contrat Saint-Projet.
Le journaliste infiltré y a été témoin de chants et discours ouvertement racistes et antisémites proférés tant par des élèves que par certains parents ou enseignants. Ecoutez |
De son côté, l'Abbé Laguérie, apparaissant - le visage flouté - dans une séquence du film, a dénoncé auprès de l'AFP un "amalgame odieux" entre "des fous furieux racistes et antisémites" qu'il "ne connaît pas" et sa paroisse. Seulement admet-il connaître "à titre personnel" Fabrice Sorlin, le fondateur de Dies Irae, candidat FN aux législatives de 2007 en Gironde mais exclu l'année suivante.
En début de semaine, en plein conseil municipal, l'opposition socialiste avait interpellé le maire UMP de Bordeaux Alain Juppé, qui avait attribué en 2002 aux ouailles de l'abbé Laguérie la jouissance de l'église Saint-Eloi, une délibération ensuite cassée par des décisions de justice jamais appliquées.
Notre enquête sur ce sujet est ici.
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