La réunion de mercredi faisait suite à une série de violences commises à Saint-Aignan (Loir et cher), après la mort d'un Rom, tué par un gendarme le 16 juillet. Les principales décisions prises ont été annoncées hier : les Roms étrangers "seront expulsés de façon quasi immédiate en cas de délit" ; la moitié des 600 campements illicites devrait être évacué dans les trois mois ; dix inspecteurs éplucheront les comptes de leurs occupants.
C'est en présentant la dernière mesure qu'Hortefeux a glissé sa petite phrase, relevée par exemple par Libération, qui cite Francine Schutt Jacob, responsable de l'Union française des associations tziganes : "Je vous en conjure: arrêtez avec ces images stéréotypées de Mercedes traînant des caravanes." Le Parisien note pour sa part que SOS Racisme a qualifié de "festivals de clichés" les déclarations du ministre." La donne est différente dans le Figaro de ce matin. Les mesures sont en effet retranscrites de manière assez précise, accompagnées de quelques commentaires du ministre. Mais les propos d'Hortefeux ne sont pas retranscrits intégralement, puisque le journal ne reprend pas la phrase polémique : "Parallèlement, dix agents du fisc seront dépêchés dans ces campements afin de «contrôler la situation des occupants»", énonce l'article. Point final sur le sujet. |
La déclaration du ministre est pourtant loin d'être sortie sous le coup de l'émotion, puisqu'il la réitère quasiment mots pour mots ce jeudi matin au micro de RTL : "Vous avez, effectivement, un certain nombre de nos compatriotes qui sont parfois un peu surpris quand ils voient de très grosses cylindrées tirer des caravanes, alors qu'on peut s'interroger sur les revenus." Ecoutez-le, aucun embarras dans sa voix |
Les propos d’Hortefeux sont loin d'être isolés. Benoist Apparu et Dominique Paillé, secrétaire d'Etat au logement et porte-parole de l'UMP, ont repris l'expression sur Europe 1. Et Lexpress.fr. rappelait déjà avant la sortie du ministre que "le cliché des grosses cylindrées et des gens du voyage" avait été utilisé en 2007 par l'actuel ministre de l'Industrie Christian Estrosi, et par Nicolas Sarkozy en 2002.
(par Jean-Yves Alric)
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