En page 4 aujourd'hui, Libération a choisi une photo pas franchement valorisante de François Hollande. Une pratique assez inhabituelle pour déclencher quelques titres de sites d'info, soulignant l'image "choc", qui "suscite la polémique" et "fait débat".

En fait, seule une poignée de commentateurs se sont émus publiquement de cette photo. Patrice Thomas, rédacteur en chef de la matinale d'Europe 1, sur Twitter, Nicolas Domenach de Marianne sur Canal +. Et surtout, Audrey Pulvar, elle aussi sur Twitter. "Vous le reconnaissez? En version papier c'est pire.... Libé avait-il 1compte à régler avec FH ?! ;)", a-t-elle interrogé sur le compte de son émission, le 6-7 heures de France Inter. Une remarque sans doute légitime pour une journaliste, mais qui attire l'attention lorsqu'elle provient de la compagne d'Arnaud Montebourg.

Le photographe, Sébastien Calvet, a lui aussi réagi, sur son blog hébergé par Liberation.fr : "Certains se sont émus. Le politique ne serait pas à son avantage. Mais mon travail n'est pas de le mettre à son avantage. Mon travail est de décrire une réalité. Raconter par mes images une campagne qui se déroule", rappelle-t-il. Il profite de l'occasion pour décrire les conditions de la prise de vue, et ses choix : "Faire du journalisme politique, c'est justement travailler sur ces rythmes. Repérer les oscillations du chemin politique qui se dessine. Sentir la forme du candidat, là où il va. (…) J'ai choisi d'exposer pour le visage et de laisser la lumière extérieure inonder mon image. J'ai choisi ce moment où le candidat nous oublie, le moment où il enlève ses lunettes, le moment où il relit les phrases qu'il va prononcer un peu plus tard devant une foule rassemblée pour lui. (…) Nous aurons eu vingt secondes de photos."

Pour écouter Calvet parler de son travail durant cette campagne, retrouvez-le sur notre plateau.