Guéant mis en examen : mediapart et les autres...
Brève

Guéant mis en examen : mediapart et les autres...

Claude Guéant est mis en examen, mais pour quelle raison exactement ? Après trente heures de garde à vue, l'ancien ministre de l'intérieur et secrétaire général de l'Elysée, est ressorti libre des bureaux du pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, samedi 7 mars. Il a été mis en examen pour "faux" et "blanchiment de fraude fiscale en bande organisée". Une fois de plus dans cette affaire, le traitement de Mediapart se distingue de celui de la plupart de ses confrères.

500 000 euros et à peu près autant de questions. L'ancien ministre de l'intérieur est désormais poursuivi dans l'affaire du virement suspect de 500 000 euros, réalisé depuis l'étranger sur son compte. Si Guéant affirme que cette somme provient de la vente de deux tableaux d'un peintre flamand du XVIIe siècle, la justice cherche à savoir si ces fonds ont un lien avec les soupçons de financement illégal pesant sur la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, notamment en provenance de Libye, comme l'affirment, sans preuves, plusieurs témoins.

C'est dans le cadre de cette enquête que la justice a découvert le virement suspect de 500 000 euros, en provenance d'un compte à l'étranger, sur le compte de Claude Guéant. "Cela n'a rien à voir avec la Libye", assure alors Guéant. La justice se penche alors sur ces deux oeuvres d'Andries van Eertvelt mais les tableaux sont insaisissables (comme le précise LeMonde.fr, les juges parisiens ont lancé une commission rogatoire en Malaisie mais n'ont pas obtenu de réponse) et plusieurs spécialistes du marché de l'art estiment que les oeuvres du peintre flamand n'ont jamais atteint une telle côte. Autre problème : pour vendre au tarif indiqué ces oeuvres, Guéant aurait dû obtenir un certificat du ministère de la culture mais il n'en a jamais fait la demande, ce qui constitue un délit.

Une affaire politique ou fiscale ?

Comme il est d'usage dans cette affaire, les différents medias qui la suivent n'ont pas la même lecture de la mise en examen de Guéant. Plusieurs medias, dans leurs explications, se cantonnent à "l'affaire dans l'affaire", la vente des tableaux. "On a un dossier qui se réduit simplement à justifier l'acquisition de deux tableaux il y a 22 ans et de leur réalité et, éventuellement, de leur déclaration fiscale", estime l'avocat de Guéant, Philippe Bouchez el-Ghozi, dans Le Monde. Le journal précise cependant que Guéant est toujours soumis à un contrôle judiciaire qui lui interdit notamment d'entrer en contact avec certaines personnes, dont l'homme d'affaire saoudien Khalid Ali Bugshan. "M. Bugshan n'est toutefois pas inconnu de la justice française : il était apparu dans une autre enquête politico-financière portant sur des soupçons de financement illégal d'une campagne présidentielle : l'affaire Karachi", complète le site du Monde.

Libe.fr revient aussi sur l'affaire, sous la plume de Renaud Lecadre, qui écrit que le juge d'instruction Serge Tournaire, en charge de l'enquête sur un possible financement de la campagne présidentielle de Sarkozy au printemps 2007, "tourne en rond sur une supposée donation de 50 millions de dollars du dictateur libyen".

Mediapart titre sur l'affaire Kadhafi

A l'inverse, Mediapart rattache sans hésitation la mise en examen à l'affaire Kadhafi. Le site, qui a révélé l'affaire pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2012 en dévoilant un document, qui fait encore débat, d'un ex-dignataire libyen censé prouver ce financement illégal, fait aujourd'hui sa "Une" sur l'évènement en titrant : "Affaire Kadhafi : la chute de Claude Guéant".

Contrairement à ceux de ses deux confrères, l'article intitulé "Le bras droit de Sarkozy, Claude Guéant, mis en examen", passe rapidement sur la question des deux tableaux. La mise en examen de Guéant est l'occasion pour Mediapart de refaire la chronologie des évènements, et de ses révélations, depuis 2011 quand, à quelques jours de l'offensive militaire occidentale en Libye, Kadhafi avait affirmé qu'un "grave secret" allait "entraîner la chute de Sarkozy, voire son jugement en lien avec le financement de sa campagne électorale".

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