Elle a été filmée en caméra cachée dans l'émission "Enquête exclusive" diffusée dimanche soir sur M6. Dans l'émission, elle se dit "fière" de son frère, auteur de sept meurtres à Toulouse et Montauban. Ce reportage, consacré au parcours de Merah, à sa conversion au salafisme, à l'influence de sa famille et notamment de son frère Abdelkader, est réalisé par le journaliste Mohamed Sifaoui. Sifaoui suit notamment un autre grand frère de Merah, Abdelghani, dont il a rédigé le livre de témoignage intitulé "Mon frère, ce terroriste", qui sort demain.Abdelghani a donné une interview à Libération ici. Il est interviewé avec Sifaoui par Ruth Elkrief sur BFM TV ici, Ils seront tous les deux sur le plateau du Grand journal ce soir.
Dans l'extrait d'enquête exclusive, Souad Merah est piégée par son frère, Abdelghani, avec qui elle discute dans un jardin public. Les caméras de M6 sont en embuscade. Mais elle semble se douter d'être filmée en caméra cachée, puisqu'au début de l'entretien, elle souligne: "ils sont en train d'enregistrer, je n'ai pas confiance en toi". Puis elle n'apparaît plus à l'image, mais l'enregistrement sonore se poursuit. On l'entend alors dire : "Je suis fière de mon frère, il a combattu jusqu'au bout (...) je pense du bien de Ben Laden, je l'ai dit aux flics, je peux te le dire à toi". Regardez un extrait du reportage |
Souad Merah, adepte d'un islam radical, avait elle-même été sous la surveillance de la DCRI dès 2010, avant son frère Mohammed. Dès dimanche soir, une dépêche AFP a rendu compte de ses propos sur M6. Le Parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour apologie de terrorisme. Il souhaite vérifier les conditions dans lesquelles les propos ont pu être tenus. Il faut qu'ils soient prononcés de manière publique pour quel'infraction d'apologie de terrorisme puisse être retenue. Pour son avocat, Christian Etelin, qui défendait aussi Merah avant ses meurtres, Souad Merah s'exprimait "dans l'intimité de la sphère privée". Plusieurs réactions politiques et associatives se sont fait entendre. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a condamné fermement les propos de la jeune femme. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a fait de même. Enfin, nous avions pointé ici les controverses dont le journaliste Mohamed Sifaoui avait lui-même fait l'objet.
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous