Esclaves sexuels dans la police afghane : l'AFP poursuit son enquête
Brève

Esclaves sexuels dans la police afghane : l'AFP poursuit son enquête

Après avoir enquêté sur l'utilisation de jeunes garçons comme esclaves sexuels dans la police afghane, un sujet tabou jusqu'à peu, l'AFP poursuit son travail sur place, et a interviewé plusieurs familles afghanes, victimes de cette pratique, toujours d'actualité.

Le Parisien, 20/12/2016

L'utilisation de jeunes garçons comme esclaves sexuels ? Cette pratique porte un nom : le "bachi bazi" (jouer avec les garçons", en dari, variété du persan parlée en Afghanistan). En juillet 2016, l'AFP s'était attaquée à ce tabou. Jusque là, à chaque fois qu'un média s'était penché sur cette pratique, le gouvernement afghan et ses alliés avaient tenté d'étouffer ou de minimiser l'affaire. Que découvrait-on dans cette enquête ? Que dans la police afghane de l'Uruzgan, tous les commandants de police ou presque possédaient un esclave sexuel et que désormais, les talibans, qui avaient interdit cette pratique lorsqu'ils contrôlaient le pays entre 1996 et 2001, la retournaient contre leurs ennemis. Ils "réussissent à recruter ces garçons pour monter des attaques contre la police" car "dans de nombreux cas, tuer leur violeur est la seule issue à cet esclavage" racontait à l'époque l'AFP, l'un des premiers medias (si ce n'est le premier) à raconter comment les enfants étaient désormais doublement exploités : comme esclaves sexuels, puis comme combattants par les talibans.

L'enquête de l'AFP, reprise par La Dépêche

Six mois plus tard, l'AFP est toujours en Afghanistan. Et son journaliste, Anuja Chopra, poursuit son enquête. Il a ainsi recueilli le témoignage de plusieurs familles issues de trois provinces d'Afghanistan. "Quand je les ai suppliés, ses hommes ont pointé leurs armes et dit «voulez-vous que votre famille meure ? Vous feriez mieux de l'oublier»", raconte par exemple Shirin, dont le beau-frère de 13 ans a été enlevé il y a quelques mois.

Dans sa nouvelle enquête, reprise notamment par L'Obs, Chopra décrit des scènes invraisemblables : "La plupart des victimes ont été enlevées en plein jour, dans les terrains de jeu, les champs ou chez eux (...) On les aperçoit parfois brièvement en ville, ce qui peut entraîner des scènes déchirantes. Après des mois de vaines recherches, Sardarwali a ainsi aperçu son fils entouré de policiers sur un marché de Gereshk. Il rêvait de le serrer dans ses bras, mais n'a pas osé s'approcher".

Selon le journaliste, et malgré la promesse de la présidence afghane de "poursuivre et punir" les auteurs de telles pratiques, les garçons imberbes aux traits fins, habillés de façon féminine, sont "toujours un signe de masculinité et de statut dans cette société". "Cela a entraîné une compétition malsaine dans les rangs de la police entre certains commandants, qui se mesurent à la beauté de leurs « bachas », rapporte un ancien responsable de sécurité du Helmand", détaille aujourd'hui l'agence de presse.

L'occasion de relire notre article : "Esclaves sexuels dans la police afghane : l'AFP enquête sur un sujet tabou"

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