Mitt Romney en personne a décroché son téléphone, mercredi dernier, pour lui apporter son soutien. Samantha Pawlucy, une collégienne de 16 ans de la Charles Carroll High School, dans la banlieue de Philadelphie, est venue en cours, le 28 septembre, vêtue d'un tee-shirt rose avec le nom du candidat républicain Romney et de son colistier Ryan.

Quelques jours plus tard, elle raconte sur une radio locale que sa professeur de géométrie afro-américaine, Lynette Gaymon, s'est aussitôt moquée d'elle devant les autres élèves : "Porter un tee-shirt Romney, c'est comme porter un tee-shirt du Klu Klux Klan. C'est une école démocrate, pourquoi porter un tee-shirt républicain ?".

"Tempête autour d'un t-shirt", titre le Daily News

S'en suit un effet boule de neige médiatique : l'information, reprise dès le 4 octobre, tourne en boucle dans la presse et les médias jusque sur la chaîne de télé NBC où Samantha est invitée à raconter son histoire.

Au collège, la tension monte. Des menaces sont proférées aussi bien contre l'élève par certains de ses camarades de classe, que contre la professeur par des militants républicains. Michael Nutter, le maire démocrate de la ville, rend visite aux deux protagonistes pendant le week end.

Lorsque Samantha vient pour reprendre ses cours, mardi dernier, une manifestation d'une quarantaine d'anciens combattants républicains l'accueille, en signe de soutien, pancartes à la main. Samantha rentre chez elle.

Des anciens combattants soutiennent la collégienne

Le professeur n'a pas repris son travail, mais a envoyé une lettre d'excuses lue aux élèves par le proviseur. Le père de l'élève, connu comme membre d'une milice qui entend défendre son quartier contre les mauvais garçons, annonce qu'elle ira désormais dans une autre école, dans le privé.