Le Président du directoire du Monde Eric Fottorino fait part dans un éditorial de son désarroi face aux décisions successives de Nicolas Sarkozy dans le domaine des médias.

Enthousiaste face à la volonté affirmée le 27 mai du président d'organiser à l'automne des "états généraux de la presse", afin de trouver des solutions et de garantir ainsi l'indépendance de la presse et la diversité de l'opinion, il estime au contraire que le projet d'instaurer une deuxième coupure publicitaire dans les fictions diffusées à la télévision coupe cet effet heureux que pouvait avoir la perspective d'un débat concret sur la santé de la presse.

Ce sont, pour lui, deux coups portés d'une seule pierre : France Télévisions sera privée de financements essentiels à sa mission de service public. Et la presse écrite perdra encore une partie de sa recette publicitaire, au risque de voir ses moyens affaiblis, et du même coup sa capacité à nourrir le débat démocratique.

Il rejoint ainsi les inquiétudes formulées par le Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN) selon lequel un changement des règles de la seule publicité à la télévision aurait forcément des répercussions importantes sur le chiffre d'affaires publicitaire des autres médias.