Des suicides en prison "camouflés" ? (OIP)
Pas content, l'Observatoire international des prisons. Les
responsables de l'association ont affiché hier leur
déceptionace aux mesures proposées par Michèle Alliot-Marie pour lutter
contre le suicide en prison.
La série de mesures d'urgence annoncée par la Garde des
Sceaux, et notamment la distribution de pyjamas en papier et de draps et
couvertures indéchirables aux détenus suceptibles d'attenter à leurs jours, ne
s'attaque pas à la source du problème, dénonce l'OIP sur son site.
Du coup, l'association révèle, notamment par
le biais de Marianne2 un document qui jette le trouble sur les statistiques
officielles du nombre de suicides en prison. Datant de janvier 2009, il recense
115 cas pour l'année 2008. Mais il apparaît que les décès survenus après la
libération des détenus ayant fait une tentative de suicide ne sont pas
comptabilisés.
Surtout, le document (disponible
ici en PDF) indique que 85 décès ont
été classés comme accidentels, notamment des "décès survenus suite
à une ingestion médicamenteuse",
qui "nécessiteraient un examen des résultats d'autopsie et, pour un
certain nombre d'entre eux, une possibilité de reclassement en suicide", indique le rapport.
Il convient en effet de s'interroger : de nombreux détenus meurent-ils
après avoir avalé par hasard ou par erreur une dose fatale de médicaments ? Pour
Patrick Marest, délégué général de l'OIP, il n'y a pas de doute : "Il
y a des suicides qui sont camouflés."
En 2008 justement, comment l'administration pénitentiaire expliquait-elle la vague de suicides ? A cause des journalistes ! C'est ce que nous expliquions dans notre enquête. Et notre dossier complet sur les suicides en prison est ici.
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